Léo Robert

La Province veut modifier la Loi établissant le Collège universitaire de Saint-Boniface, une nouvelle bien reçue par son Bureau des gouverneurs et les professeurs.

La ministre de l’Enseignement postsecondaire et de l’Alphabétisation, Erin Selby, a déposé, le 28 avril, un projet de loi proposant une modification de la loi établissant le Collège universitaire de Saint-Boniface (CUSB) et ce, avant la fin du printemps. Si adopté, le projet, qui entrerait en vigueur le 1er septembre, ferait du CUSB Université de Saint-Boniface, et mettrait l’institution au diapason des autres universités manitobaines.

« C’est tout de que nous souhaitions, déclare le président du Bureau des gouverneurs du CUSB, Léo Robert. Finalement, le Collège sera traité comme n’importe quelle université, sur le même pied d’égalité, ce qui n’était pas le cas auparavant. Le projet de loi reflète le rôle moderne du Collège en tant qu’unique université francophone du Manitoba. Aujourd’hui, la loi rattrape la réalité. »

En plus de changer la désignation officielle du CUSB, le projet de loi Loi sur l’Université de Saint-Boniface permettra au Collège de s’affilier à d’autres universités canadiennes, tout en conservant son affiliation à l’Université du Manitoba. Il établit par ailleurs que la langue de travail officielle du Collège soit le français, et que l’institution soit dotée d’un sénat indépendant et d’un Bureau des gouverneurs semblable à ceux d’autres universités provinciales.

La ministre Erin Selby espère que son projet de loi « contribuera à la promotion et au développement du CUSB, ainsi qu’à la croissance de la communauté francophone. »  « Le potentiel existera d’offrir plus de cours et d’options aux deuxième et troisième cycles », ajoute-t-elle.

Le président de l’Association étudiante du CUSB (AECUSB), Marakary Bayo, est du même avis. « Le Collège n’aura plus de bâtons dans les roues, lance-t-il. LE projet de loi est synonyme de plus de programmes et de cours. Nous sommes heureux de la nouvelle désignation proposée. Le nom actuel porte à confusion, surtout pour les étudiants des autres provinces ou de provenance étrangère. Les gens se posent la question, “Le CUSB, est-ce une université, ou non? Qu’est-ce que c’est, au juste?” Quant au maintien des liens avec l’Université du Manitoba, c’est un élément sécurisant. Nos diplômes auront l’aval de cette institution importante. Nous sommes très satisfaits. »

Le président de l’Association des professeurs du CUSB (APCUSB), Jean Valenti, préfère prendre connaissance en profondeur le projet de loi avant de le commenter officiellement. « Si le projet de loi déposé correspond aux modifications à la loi proposées par le Collège et que l’APCUSB a approuvées en janvier, je n’anticipe aucune difficulté. Reste à savoir quels sont ses tours et détours. »

Le projet de loi actuel est la réponse de la Province à une demande faite par le Collège en 2005. On se rappellera que le Collège, en consultation avec plusieurs organismes communautaires, notamment l’APCUSB, l’AECUSB, la Société franco-manitobaine et l’Archidiocèse de Saint-Boniface, avait proposé à la Province une série de modifications à la Loi du Collège. Après une série de rencontres de clarification avec l’APCUSB en janvier ont permis à l’association professionnelle de donner son plein aval aux propositions du Collège.

Le projet de loi devra être lu deux fois à l’Assemblée législative avant que le public soit invité à le commenter devant un comité législatif. À ce point, le public pourra signaler son appui ou son opposition au projet de loi, ou encore suggérer des modifications. Une fois cette étape franchie, le projet de loi devra être lu une troisième fois en Chambre, avant d’être adopté.

D. B.