Les étudiants effectuant le catalogage des artéfacts du Musée de Saint-Georges (Manitoba)
Les étudiants effectuant le catalogage des artéfacts du Musée de Saint-Georges : Thomas Wood, Tyne Hallgrimson et Stéphane Cormier.

Au Musée de Saint-Georges, trois étudiants font le catalogage de quelque 1 200 artéfacts. Or, comme l’expliquent Michel Boulet et Diane Dubé, ce n’est qu’une toute première étape d’un projet d’envergure.

Daniel BAHUAUD

La communauté de Saint-Georges pourrait se doter d’un nouveau musée, muni d’une grande surface pour exposer ses artéfacts, et d’un entrepôt pour ses archives, le tout en l’espace de deux ans.

C’est, du moins, ce qu’affirme la Société historique de Saint-Georges, Inc. (SHSG) qui, avec la Corporation de développement communautaire (CDC) Saint-Georges, travaille sur le dossier depuis 1998.

« D’ici la fin de l’été, nous devrions avoir embauché un consultant qui nous aidera à mieux évaluer notre collection d’artéfacts et quelle sorte d’édifice répondrait mieux aux besoins actuels et futurs du Musée de Saint-Georges, explique la secrétaire de la SHSG et présidente de la CDC, Diane Dubé.

« Nous avons aussi visité plusieurs musées, poursuit-elle, notamment le Musée de Saint-Boniface et le Musée des Pionniers et des Chanoinesses de Notre-Dame-de-Lourdes. À Saint-Boniface, on a étudié la présentation des artéfacts, ainsi que le plan stratégique. Cela a généré beaucoup d’idées. Notre-Dame-de-Lourdes nous a fourni est excellent modèle d’organisation. Nous aimons beaucoup le fait que le musée  héberge un Centre de services bilingues et des bureaux pour plusieurs organismes communautaires. La présence de locataires a réduit les coûts d’opérations du musée et a permis l’obtention d’octrois et autres formes de financement. L’approche est réaliste et pourrait bien nous permettre de réaliser nos objectifs. »

Tel que conçu présentement, le nouveau Musée de Saint-Georges sera plus spacieux et doté d’un entrepôt d’archives où la température et l’humidité seraient strictement contrôlés. Deux atouts qui lui permettraient d’acquérir de nouveaux artéfacts et de les présenter de façon plus thématique.

« Lorsque le Musée a été construit en 1970, l’accent était  placé sur l’époque des pionniers et des grandes familles fondatrices : les Dupont, les Vincent et les Chêvrefils, explique le président de la SHSG, Michel Boulet. Mais après l’époque pionnière, il y a eu bien du développement dans la région qui a contribué à l’évolution de Saint-Georges. Il y a eu des mines, un moulin à papier et la construction de barrages hydro-électriques. »

Le Musée a par ailleurs obtenu, au fil des années, des artéfacts et collections reflétant ces époques, notamment la collection de photos de l’usine de pâte et de papier Tembec de Pine Falls. Plusieurs photos remontent aux années 1920.

« Avant tout, nous aimerions présenter les artéfacts de façon plus organisée, indique Michel Boulet. Le nouveau Musée permettra de ranger certains artéfacts, d’en présenter d’autres de façon permanente et aussi d’organiser des expositions temporaires portant sur un thème quelconque. À présent, tout est sorti et présenté de façon un peu pêle-mêle. Et rien n’est protégé. L’édifice n’a aucune climatisation. »

Catalogage en cours

Entre-temps, le Musée de Saint-Georges a embauché trois étudiants qui, jusqu’à la fin d’août, s’attardent à cataloguer sa collection. Un travail qui aidera la SHSG à dresser un portrait complet de sa collection, pour mieux se situer dans sa préparation en vue d’un nouvel édifice.

« Le Musée a environ 1 200 artéfacts, rappelle un étudiant de Saint-Boniface embauché pour l’été, Stéphane Cormier. Alors c’est un travail de longue haleine. Le catalogue dont nous disposons a été rédigé il y a longtemps sur des fiches cartonnées. Nous prenons chaque artéfact en photo, que nous incluons sur une fiche numérique avec des renseignements historiques. Nous notons aussi qui en a été le donateur. »

« C’est un travail fort intéressant, ajoute à son tour un étudiant de Saint-Georges, Thomas Wood. Certains objets sont très importants, comme le grand poêle à bois qui remonte aux années précédant la fondation de Saint-Georges. Ou encore l’ancien traversier qui reliait les deux berges de la rivière Winnipeg. En revanche, il y a des cas de duplication d’artéfacts. J’imagine que la SHSG voudra se débarrasser de quelques items. »

« Avons-nous vraiment besoin de dix machines à coudre, alors qu’il nous faudrait des artéfacts sur la traite des fourrures ou des cultures autochtones et métisses?, questionne Michel Boulet. Saint-Georges est situé au bord du bouclier canadien et possède une histoire riche et unique. Le nouveau musée devra en être un reflet encore plus fidèle. »