Maxime Kornachuk fait de la gymnastique depuis quatre ans.

Maxime Kornachuk a dix ans et il est gymnaste, un sport plutôt rare chez les garçons. Il vient de remporter six médailles lors d’une compétition provinciale.

Le 11 mars dernier, le jeune Franco-Manitobain de dix ans, Maxime Kornachuk, était à Steinbach pour sa deuxième compétition provinciale de gymnastique masculine. Il en est reparti avec une première place aux anneaux, trois deuxièmes places aux barres parallèles, au cheval d’arçons et au sol, deux troisièmes places au saut de cheval et au classement général, et une cinquième place à la barre fixe.

« Je prends des leçons de gymnastique depuis que j’ai six ans, raconte Maxime Kornachuk. J’étais d’abord dans une école de danse qui proposait aussi des cours d’acrobaties, au sol, mais depuis le printemps 2011 je fais vraiment de la gymnastique de compétition avec tous les agrès. »

Maxime Kornachuk a été très tôt sensibilisé à la gymnastique dans sa famille. « Toutes mes tantes, ma mère et ma grand-mère paternelle faisaient de la gymnastique, signale-t-il. Comme je suis moi aussi très souple et que je trouvais ça incroyable quand je voyais des personnes faire de la gymnastique, j’ai voulu essayer. »

Sa mère, Monique LaCoste, confirme que « dès l’âge de trois ans, on le voyait faire beaucoup de culbutes, puis de grandes roues, de ponts, ou encore d’équilibres contre le mur en levant un bras. Il faisait de la gymnastique naturellement donc on l’a encouragé à continuer ».

Peu d’hommes

La gymnastique reste toutefois un sport majoritairement féminin, et Maxime Kornachuk a dû faire face à certains préjugés. Mais cela ne l’a fait pas dévier de sa passion.

« J’aime la gymnastique car j’aime faire quelque chose d’assez unique pour un gars, mais quand j’ai commencé la gymnastique de compétition, ça m’est arrivé que des gens à l’école me disent que j’étais bizarre car je faisais de la gymnastique alors que j’étais un gars, se souvient-il. Ils se moquaient de moi. Mais j’ai parlé à un adulte de l’école et j’ai dit que je voulais montrer aux autres ce que je faisais.

« Dans le gymnase, où il y a des anneaux, j’ai donc montré aux autres élèves mes routines au sol et aux anneaux, poursuit-il. Après ça, le professeur d’éducation physique a demandé qui voulait essayer, et à la fin, les élèves ont dit qu’ils n’auraient pas dû se moquer de moi. »

De même, trouver un club masculin a été difficile pour les parents de Maxime Kornachuk. « Il n’existe qu’un seul club de compétition en ville pour les garçons, note Monique LaCoste. Les autres clubs ont des groupes mixtes, mais seulement pour les débutants. Au-delà des techniques de base, c’est juste pour les filles. »

Diversité

Pour l’heure, Maxime Kornachuk s’entraîne au club Fantastic Gymnastics et il doit maîtriser tous les agrès. « C’est parfois frustrant car certains sont vraiment difficiles, mais on ne peut pas choisir, confie-t-il. Pour moi, la barre fixe est la plus difficile. C’est très dur de me lever en utilisant mes abdominaux. »

En revanche, il aime les barres parallèles et le sol car « tout le monde est surpris de tout ce que je peux y faire », affirme-t-il.

Après ses médailles, Maxime Kornachuk est décidé à poursuivre la gymnastique de compétition. « Je veux avoir encore plus de médailles, explique-t-il. La gymnastique me passe le temps, c’est amusant, c’est unique et ça m’a fait gagner en force et en équilibre. Je me sens vraiment bien quand je fais des culbutes rapides et que je sens le vent dans mes cheveux.

« Et mon rêve, conclut-il, ce serait d’aller aux Jeux olympiques. Je vais m’entraîner vraiment fort pour ça. J’adore la gymnastique, c’est comme de la musique à mes oreilles. »

 

Camille SÉGUY | journaliste