Le directeur général de l’AMBM, Louis Tétrault, a témoigné devant un comité sénatorial de l’état des services Internet et des nouvelles technologies dans les communautés rurales manitobaines.

La Liberté / ÉCONOMIE
Louis Tétreault

Le directeur général de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM), Louis Tétrault, s’est rendu à Ottawa le 2 avril dernier pour témoigner devant le Comité sénatorial permanent des langues officielles, présidé par la sénatrice franco-manitobaine, Maria Chaput.

« J’ai été invité à parler devant le Comité sénatorial car il fait une étude sur l’utilisation d’Internet et des médias sociaux, explique Louis Tétrault. Le Comité voulait le témoignage d’un organisme communautaire qui œuvre en français en milieu minoritaire, et qui utilise les médias sociaux et l’Internet. C’est le cas de l’AMBM. »

L’AMBM, de même que le CDEM sous son aile, ont en effet développé plusieurs outils Internet pour les communautés rurales bilingues du Manitoba, dont un portail Internet, un projet de visites virtuelles en trois dimensions, un calendrier communautaire interactif, ou encore un compte Twitter.

« Le Comité sénatorial était surtout intéressé de voir ce qui était disponible de la part du gouvernement et des ministères fédéraux, précise Louis Tétrault. Les sénateurs voulaient savoir si l’accès à ces outils était équitable pour tout le monde.

« Pour ce qui est de l’AMBM, poursuit-il, on n’a pas de problème à accéder à l’information dans les deux langues quand c’est un produit du fédéral. En revanche, le problème est l’accès à l’Internet lui-même, notamment haut-débit. Beaucoup de nos communautés n’ont pas encore accès à l’Internet, ou seulement sur la rue principale. Ce n’est pas assez. Le problème n’est donc pas l’accès dans le Web, mais l’accès au Web. »

Louis Tétrault a aussi confié aux sénateurs que même s’il était facile de trouver un service en français en ligne, « la terminologie en français n’est parfois pas assez vulgarisée pour être vraiment utilisée. En milieu minoritaire, le citoyen francophone moyen se décourage d’essayer de comprendre les termes et il finit par lire l’information en anglais car c’est plus facile ».

Il a également rappelé la difficulté à maintenir ces projets et produits de nouvelles technologies en place dans les communautés rurales car « on manque souvent de financement du gouvernement pour continuer et améliorer nos projets, surtout quand on doit les faire bilingues. C’est beau d’aider à les mettre en œuvre, mais il faudrait aussi aider à les maintenir. Le gouvernement fédéral a tendance à encourager les projets dans les grands centres urbains, plutôt que dans les petites communautés rurales ».

Louis Tétrault se réjouit d’avoir pu faire passer ses messages au niveau fédéral. « C’était une excellente opportunité pour l’AMBM et les communautés rurales du Manitoba car le mandat de ce Comité sénatorial est l’influencer les politiques et les programmes offerts par le gouvernement fédéral, conclut-il. Mon message devrait donc vite remonter. »

 

Camille SÉGUY | Journaliste