La CSFM a discuté le 30 mai dernier de son nouveau plan quinquennal d’immobilisation pour 2013-2018, qui sera soumis à la Province le 1er août 2012.

 

La Liberté, presse francophone au Manitoba-Canada.
Les commissaires ont discuté de l’acquisition d’une école dans le nord-est de la ville.

 

Lors de sa rencontre ordinaire du 30 mai dernier, la Commission scolaire franco-manitobaine (CSFM) a débattu sur la liste de priorités à inscrire dans le nouveau plan quinquennal d’immo­bilisation 2013-2018 de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM).

Ce plan, qui annonce ce que souhaite réaliser la DSFM en termes d’infrastructures, doit d’abord être soumis à la Province le 1er août prochain pour approbation.

« Notre plan quinquennal affirme que les priorités les plus importantes de la DSFM pour 2013-2018 en termes d’immo­bilisation sont d’obtenir une école à Thompson, homogène et indépendante, d’agrandir les écoles Taché et Noël-Ritchot, et de construire un gymnase à l’école Gilbert-Rosset, révèle le président de la CSFM, Bernard Lesage.

« On a aussi beaucoup d’autres projets, poursuit-il, mais ils sont moins urgents. Entre autres, on voudrait créer une école de métiers à Notre-Dame-de-Lourdes, des nouvelles écoles dans le nord-est de Winnipeg et à Portage-la-Prairie, et une bâtisse indépendante pour le Centre d’apprentissage des adultes. Ainsi, les adultes ne seront plus forcés de suivre leurs cours le soir car les locaux sont occupés en journée par le Collège Louis-Riel. Ces projets restent à étudier. »

Débat sur le nord-est

Si la plupart des mesures énoncées dans le plan quinquennal d’immobilisation ont fait l’unanimité des commissaires, ce n’était pas le cas de l’acquisition, à long terme, d’une nouvelle école dans le nord-est de Winnipeg.

« Si on ouvre une nouvelle école dans le nord-est de Winnipeg pour désengorger l’école Taché, je crains que ça donne à la Province le message que l’agrandissement de l’école Taché n’est plus une priorité malgré les attentes des parents et tout l’argent déjà dépensé pour ce projet, confie la commissaire Lefco Doche. J’ai peur qu’en rêvant d’une autre école, on oublie l’école Taché. »

Le vice-président de la CSFM, Michel Boucher, est du même avis. « Tant que la Province ne s’est pas fermement engagée à agrandir l’école Taché, on ne devrait pas s’engager formellement dans l’acquisition d’une école au nord-est de Winnipeg, estime-t-il. Ce serait une porte ouverte au statu quo pour l’école Taché, donc une erreur stratégique. Mieux vaut d’abord s’assurer que tout peut être fait. »

D’autres commissaires ne l’entendent pas de cette oreille. « L’école Taché est une priorité, mais le nord-est de Winnipeg en est une aussi car la demande y est forte, affirme le commissaire Patrick Fortier. La DSFM devrait donc pousser les deux projets. Les francophones dans le nord-est de la ville ont aussi droit à leur école. »

Le commissaire Réal Déquier renchérit que « l’un n’empêche pas l’autre. Il faut regarder au plus gros portrait, c’est-à-dire à ce qui est bon pour les parents francophones du Manitoba et non seulement pour ceux de l’école Taché ».

La commissaire Yolande Dupuis rappelle par ailleurs que « même en agrandissant l’école Taché, il n’y aura pas assez de place pour répondre à toute la demande. On devra donc de toute façon construire ailleurs, sinon nos jeunes francophones iront dans les écoles d’immersion et on les perdra. Il est donc nécessaire d’aller de l’avant pour éviter ça ».

Pour sa part, le commissaire Jean Beaumont estime néanmoins que « la DSFM n’a pas, pour le moment, d’informations assez concrètes sur les besoins réels d’une école dans le nord-est de Winnipeg et les coûts impliqués ». Un engagement formel d’acquisition d’école lui semble donc prématuré.

Les commissaires ont finalement décidé de garder l’acquisition d’une école au nord-est de Winnipeg dans le plan quinquennal de la DSFM, mais d’en faire un projet pour l’année 2015-2016 au lieu de 2014-2015 comme c’était prévu au départ.