D’après le ministre fédéral de l’Environnement, Peter Kent, et la députée fédérale de Saint-Boniface, Shelly Glover, « la Maison Riel ne fermera pas ». Plusieurs interrogations demeurent cependant.
La Maison Riel a vécu une valse de retournements de situation depuis l’annonce de sa fermeture par Parcs Canada, le 8 juin dernier. En effet, depuis cette date, le dossier et la gronde qui l’accompagne ont fait leur chemin, arrivant même jusqu’à Ottawa, aux oreilles du ministre fédéral de l’Environnement, Peter Kent.
Pas de fermeture…
Depuis, la position du gouvernement fédéral est claire : « La Maison Riel ne fermera pas », d’après les mots du ministre.
De plus, d’après la députée fédérale de Saint-Boniface, Shelly Glover, « il n’y a jamais eu d’intention de fermer la Maison Riel. Les fonds pour la saison 2012 ont bien été donnés à la Société historique de Saint-Boniface (SHSB) pour offrir le service d’interprétation et nous venons d’ouvrir des consultations pour la saison 2013 afin de décider quels changements nous allions effectuer pour continuer à faire vivre la Maison Riel, explique-t-elle.
« Un système d’interprétation autonome va être mis en place, et nous discuterons avec Parcs Canada des moyens qui seront utilisés, comme des panneaux d’information devant l’édifice et des audioguides, ajoute la députée fédérale. Au lieu d’avoir quatre interprètes, il y aura quelques employés pour accueillir les visiteurs, et les aider dans leurs visites autonomes. Nous discuterons aussi de l’idée d’avoir des bénévoles. Enfin, pour ce qui est des heures d’ouverture, elles seront calculées en fonction des besoins », souligne Shelly Glover.
Pour le conseiller de Saint-Vital, Brian Mayes, « cette nouvelle est rassurante. Même s’il y a eu vraisemblablement une incompréhension, l’important est que la Maison ne ferme pas. C’est un bon dénouement ».
Toutefois, pour le président de la SHSB, Michel Lagacé, tout n’est pas encore très clair. « C’est rassurant d’apprendre que la Maison Riel ne fermera probablement pas car notre préoccupation principale est la conservation de notre patrimoine, mais certains points restent à éclaircir », estime-t-il.
…mais de « l’interprétation autonome »
« À titre personnel, je trouverais ça regrettable qu’il n’y ait plus du tout d’employés interprètes, témoigne Michel Lagacé. Or, une chose reste certaine à l’heure actuelle, le contrat de la SHSB avec Parcs Canada pour offrir le service d’interprétation ne sera pas renouvelé la saison prochaine.
« Louis Riel est un personnage controversé au Canada, les gens ont beaucoup de questions à son sujet, donc je trouverais ça dommage qu’il n’y ait plus d’interprètes bien formés et informés pour répondre précisément à leurs questions et redonner vie à l’histoire», ajoute-t-il.
Pour le doyen de l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba (UNMSJM), Guy Savoie, « il n’y a pas encore de décisions concrètes et définitives qui ont été prises donc nous attendons de voir ce qui sera proposé. Même si je préfère bien entendu les interprètes, il ne faut pas être totalement opposés aux audioguides dans ce contexte de coupures budgétaires, explique-t-il.
« Comme ailleurs, cela peut très bien fonctionner, mais il faudra dans tous les cas du personnel pour entretenir la maison et la surveiller pour la préserver. Quelque chose d’essentiel, mais qui sera également dispendieux. Donc pourquoi ne pas garder le système actuel, qui est de très bonne qualité? » s’interroge-t-il.