Lettre ouverte à la communauté,

Le chiffre de la semaine, le nombre de gens qui ont signé la pétition en appui à La Liberté. Plus 368 en ligne.

On est rarement conscient des fourches sur notre chemin. On marche dans sa vie mais on serait souvent mal pris de dire ce qui nous pousse à prendre à droite ou à gauche. Mais avec le recul, si parfois.

Cette histoire de pétition en appui à La Liberté commence pour moi avec un article du Free Press illustré de la photo des bureaux de notre journal : une grande vitrine où sont gravés les mots La Liberté, et à côté sa directrice et rédactrice en chef Sophie Gaulin. Selon l’article, une chute des subventions menace La Liberté de disparition.

Et je me suis dit « La Liberté, quel chemin depuis les Oblats! Ce serait dommage de perdre tout ça. » Mais que faire seul? Écrire une autre lettre à La Liberté? Même si ça risque de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau.

Le 23 mai, au spectacle de Louis-José Houde, je rencontre Gisèle Désorcy. Elle me dit : « J’veux organiser un groupe pour voir c’qu’on peut faire pour sauver La Liberté. » Je lui réponds : « Tiens, mon courriel. Je suis nul pour organiser mais j’peux faire d’autres choses. »

Le 28 mai, réunion chez Gisèle. J’y rejoins William Caithness, Walter Kleinschmit, président de l’Association des résidents du vieux Saint-Boniface, et Jacqueline Blay. Nous convenons, même si nous manquons de temps, de faire circuler une pétition adressée au ministre du Patrimoine et des Langues officielles et de la présenter avant la fermeture de la session parlementaire (alors prévue pour le 22 juin). Walter prendra rendez-vous avec Daniel Boucher, directeur de la SFM, pour le prévenir de notre démarche. Gisèle et William identifieront les lieux où la pétition sera distribuée, Jacqueline et moi rédigerons chacun une lettre pour publication dans le courrier des lecteurs de La Liberté, et chacun fera passer la pétition dans ses réseaux.

La pétition commence à circuler dès le 31 mai. Le 1er juin, Walter rencontre Daniel Boucher qui accorde le soutien de la SFM. Puis ce que nous espérions se produit, vous répondez à l’appel. Vous, les gens, les commerçants, les professionnels, les organismes et les institutions, depuis les ados jusqu’aux cheveux gris, en ville et dans les villages, dans les deux langues officielles, vous soutenez et vous vous engagez dans cette action commune. Et vous posez des questions, vous discutez, vous vous indignez « Ah, i’faut pas laisser faire ça! Quand j’étais p’tit comme ça, on la recevait chez nous, La Liberté. » (Monsieur Jolicoeur) et vous signez.

Dès le 2 juin, Nathalie Kleinschmit se joint au groupe. Les lettres paraissent dans La Liberté le 6. Et du 6 au 14 juin, chaque jour je reçois au moins une enveloppe de signatures (parfois 2 ou 3, parfois 117). Et aujourd’hui il y a 3 002 signatures.

Aurions-nous pu en récolter plus? C’est évident qu’une semaine de plus nous aurait permis d’aller vers plus de monde, de participer à plus de rencontres, de mieux animer les réseaux de francophones en ville ou en campagne. Nous avons fait de notre mieux avec ces quelques jours et allons poursuivre nos actions.

Et maintenant? Nous soumettrons la pétition au Greffier des pétitions à la Chambre des Communes à Ottawa et puis nous la déposerons. Et nous observerons, avec vigilance, prêts à agir avec optimisme et fierté parce que 3 002 signatures ne se laisseront pas oublier.

Bertrand Nayet | Co-signataires : Jacqueline Blay, William Caithness, Gisèle Désorcy, Nathalie Kleinschmit et Walter Kleinschmit
Le 15 juin 2012