Depuis le 11 mai dernier, le nom de Michel Carrière est inscrit au temple de la renommée de la ringuette du Manitoba.

 

La Liberté
Michel Carrière.

 

Le Franco-Manitobain de Lorette, Michel Carrière, a passé les 24 dernières années de sa vie dans les arénas, à organiser et entraîner des équipes de ringuette. En reconnaissance de ses services, il a été intronisé, le 11 mai dernier, au temple de la renommée de la ringuette du Manitoba.

« J’ai commencé à m’intéresser à la ringuette quand mes filles, qui sont aujourd’hui âgées de 34 et 31 ans, ont commencé à jouer, raconte Michel Carrière. Je me suis tout de suite impliqué dans leurs pratiques, même si ce n’était pas un sport que je connaissais bien moi-même, car il y avait un besoin d’entraîneurs. Je suis aussi devenu président du club de ringuette de Lorette jusqu’en 1992. »

En 1991, l’équipe Tween A de Lorette, qu’il entraînait, a gagné la médaille d’or au championnat provincial. Michel Carrière est ensuite parti entraîner une équipe AA pour suivre sa fille aînée, Dominique. « J’ai toujours aimé voir mes filles jouer, confie-t-il. Dominique joue encore aujourd’hui et elle est une très bonne joueuse. Elle a d’ailleurs fait partie de l’équipe nationale du Canada. »

Nouvelle équipe

Il a cependant dû travailler fort pour que cette équipe AA voie le jour. « C’était la première équipe Tween AA de la région, regroupant les meilleures joueuses A, se souvient-il. Les joueuses venaient de Pine Falls jusqu’à Saint-Jean-Baptiste.

« Dans le temps, les gens pensaient que les joueuses de 14 ans étaient trop jeunes et qu’elles devaient rester dans leur communauté pour jouer, raconte-t-il. Mais ça se faisait déjà dans les autres provinces donc on a poussé le projet. Sinon, arrivées au niveau junior, nos joueuses de Lorette étaient perdues! »

Pour ne pas porter préjudice aux effectifs des équipes locales, Michel Carrière a par ailleurs mis en place, au début des années 1990, un système de double-cardage. « C’était beaucoup d’ouvrage pour tout organiser, mais ça permettait aux filles de pouvoir jouer à la fois sur leur équipe locale et sur l’équipe Eastman AA, assure-t-il. Toutefois, le double-cardage a été interdit pour les compétitions quelque dix ans plus tard.

« Aujourd’hui, poursuit-il, on guette les villages où il y a beaucoup de joueuses pour les recruter sur l’équipe Eastman sans casser leur équipe locale! »

Palmarès

L’engagement de Michel Carrière pour la ringuette, notamment dans sa région du Sud-Est, ne s’est pas arrêté quand ses filles ont quitté les arénas locales. Michel Carrière a continué d’entraîner des équipes, tout en occupant tour à tour toutes les fonctions au conseil d’admi­nistration de l’Association de ringuette Eastman. Il en est encore aujourd’hui le président.

« Je suis président car je suis membre du conseil d’admi­nistration depuis 1992 donc je connais très bien les règlements, mais ce qui m’intéresse le plus est d’être coach, révèle-t-il. Même si j’étais tanné chaque année après le championnat provincial car c’était très exigeant et difficile de garder les filles motivées tout au long de la compétition! »

Michel Carrière a notamment mené, en 1997, son équipe Eastman AA à la médaille d’or aux championnats nationaux de ringuette. « À la fin, j’ai jeté mes patins tellement j’en avais marre!, se souvient-il. Mais j’en ai racheté d’autres quelques semaines après. C’était juste l’émotion du moment. »

Pour l’heure, Michel Carrière affiche à son actif d’entraîneur cinq médailles d’argent, trois médailles de bronze et sept médailles d’or en AA aux championnats provinciaux, une médaille de bronze aux championnats de l’Ouest, ainsi qu’une médaille d’argent et une d’or aux nationaux. Il a aussi remporté une médaille d’or aux provinciaux avec son équipe Tween A de Lorette.

« Je suis content de ce que j’ai pu apporter, notamment au Sud-Est, mais je n’ai pas tout fait tout seul donc je suis un peu surpris d’être intronisé au temple de la renommée de la ringuette du Manitoba, confie-t-il. J’étais peut-être le guide de la décision, mais ça a pris des co-entraîneurs, des joueuses, des directeurs ou encore des conseils d’admi­nistration pour que ça marche.

« Je me suis impliqué dans la ringuette toute ma vie car j’aime voir les enfants grandir dans un sport et les équipes devenir meilleures, conclut-il. Quand les filles ont du succès, elles ont de gros sourires. Ça me fait plaisir. J’espère être coach pour encore longtemps car il y a encore de l’ouvrage à faire, notamment pour former les gardiens de but. C’est notre faiblesse en ce moment. »

Les entraînements de ringuette recommencent en août, puis les rencontres reprennent en octobre.