Les jeunes de moins de dix-huit ans devront dorénavant porter un casque à vélo.
Le gouvernement du Manitoba a déposé un projet de loi qui rendrait obligatoire le port du casque à vélo pour les cyclistes de moins de dix-huit ans. Cette mesure, qui est déjà effective dans plusieurs autres provinces canadiennes et états américains, a été annoncée le 23 mai dernier par le ministre de la Vie saine, des Aînés et de la Consommation, Jim Rondeau.
« Avec cette loi, nous voulons inciter les jeunes à porter le casque, parce qu’on sait que les conséquences peuvent être très graves dans le cas d’une collision s’ils ne le portent pas, explique le ministre en précisant que les contrevenants ne se verraient pas nécessairement remettre des amendes. Le but ultime de cette loi est vraiment de sensibiliser les jeunes au port du casque à vélo. »
Le ministre précise d’ailleurs que des alternatives aux amendes seront étudiées lors de consultations publiques à venir.
Un pas dans la bonne direction
La docteure Lynne Warda, directrice médicale du Programme de prévention des blessures de la Région sanitaire de Winnipeg soutient que l’efficacité du casque ne fait aucun doute. « Bien attaché et bien ajusté, le casque réduit de 85 % à 88 % les risques de traumatismes crâniens et de blessures au visage et à la tête », affirme-t-elle.
Bien qu’elle se dise contente de la nouvelle loi, elle –tout comme la majorité de ses collègues médecins– espère que le port du casque devienne obligatoire pour tous.
« Ce n’est pas parce qu’on a dix-huit ans que tout d’un coup, on devient immunisé aux accidents de vélo, explique-t-elle. Il y a en fait plus de victimes d’accidents de vélo d’âge adulte que d’âge mineur. »
Elle rappelle que les blessures à la tête subies lors d’un accident de vélo peuvent être dramatiques si celle-ci n’est pas protégée. Dans les cas les plus chanceux, les victimes s’en tireront avec des blessures aux os, à la mâchoire ou aux dents par exemple. Lors d’accidents plus sérieux, il y a risque de commotions cérébrales ou pire, d’hémorragies internes (qui nécessitent une opération d’urgence).
« Les blessures au cerveau sont très sérieuses, soutient-elle. Un bête accident peut changer une vie, il peut rendre une personne complètement inapte. »
De son côté, le ministre Rondeau attend de voir comment réagira la population à cette loi avant de rendre obligatoire le port du casque pour tous.
« Nous croyons au bon jugement des gens, se défend-il. Nous étudions toujours cette possibilité, mais nous croyons qu’en démontrant notre volonté de rendre l’activité à vélo plus sécuritaire par ce projet de loi et par nos différents programmes, les gens vont se responsabiliser et adopter le port du casque eux-mêmes. »
Il croit en outre que les parents, en bons modèles pour leurs enfants, porteront le casque à vélo.
Plus de 80 000 casques distribués en six ans
Par ailleurs, le ministre Jim Rondeau a annoncé, le 30 mai, la poursuite du programme de casque de cycliste à prix abordable pour une année de plus. Le programme, instauré en 2006, permet aux familles de la province de se procurer des casques à faible coût (entre 10 $ et 15 $ selon le type choisi) via un formulaire disponible dans les écoles et centres d’apprentissage et de garde.
« En six ans, nous avons distribué plus de 80 000 casques aux enfants et à leurs familles, se réjouit le ministre. Nous en avons également donné 7 000 à des familles dont la situation financière était plus précaire. »
Vincent RÉGIS | Journaliste