La geôle de Saint-Claude fête ses 100 ans d’existence cette année. Un évènement qui permet de faire un retour sur ce lieu d’histoire et de patrimoine.

LA LIBERTÉ - PRESSE
John Quayle, président du musée de la geôle de Saint-Claude et Ashley Horton, constable de la GRC lors du dévoilement de la plaque commémorative le 1er juillet.
– Photo : Gracieuseté John Quayle

Par Sabine TRÉGOUET

La petite prison de Saint-Claude fête cette année son centième anniversaire. À cette occasion, une plaque commémorative a été dévoilée le 1er juillet pour célébrer le jubilé.

« Cette prison fait partie de notre patrimoine, aussi bien au niveau de la construction que de son histoire », soutient le membre du comité de tourisme et de marketing de Saint-Claude, Roger Bazin.

Construite en 1912, la prison a initialement été construite pour calmer les turbulences.

« Beaucoup d’employés des fermes venaient à Saint-Claude la fin de semaine pour boire dans le petit salon à bière et il y avait souvent des bagarres, raconte Roger Bazin. Il y avait des problèmes de boisson évidem­ment, mais aussi des vols et d’autres incidents. Comme on est éloignés de Winnipeg, la prison a été construite à la demande de la population pour mettre en détention ceux qui causaient des soucis. »

La bâtisse est composée d’une salle d’entrée avec un poêle et de deux cellules qui comportent chacune un lit en bois. Dans les années 1950, la prison est devenue un lieu de halte du trajet vers l’ouest.

« Le train s’arrêtait un ou deux jours pour changer les chars à grains, il fallait qu’on trouve un abri pour les personnes de passage, on les mettait dans l’ancienne prison, j’ai été témoin de cela », se souvient Roger Bazin.

La prison s’est ensuite recyclée en un entrepôt tout d’abord pour les pompiers et ensuite pour le recyclage des déchets. Lorsque le recyclage s’est fait à domicile en 2005, la prison est tombée en désuétude et le village prévoyait de la détruire.

« Le comité de tourisme et de marketing de Saint-Claude a proposé de garder ce lieu historique et de restaurer la prison, explique Roger Bazin. Certaines personnes de Saint-Claude se souvenaient de son état originel alors elles nous ont aidés à la restauration. Le budget était de 8 000 $, on a reçu des dons et également une aide de 4 000 $ du ministère de la Culture, du patrimoine et du tourisme du Manitoba. »

Mais si ce site historique survit, c’est surtout grâce aux bénévoles de Saint-Claude. Ils sont une trentaine, principa­lement des retraités, à faire vivre ce musée geôle.

En effet, depuis l’ouverture au public en juillet 2006 suite à la restauration, un centre d’infor­mation s’est créé à côté de la prison pour en faire un lieu d’attraction touristique unique dans les prairies. L’entrée est gratuite et les souvenirs vendus permettent d’entretenir et d’embellir le lieu.

Les premières années, le musée a ainsi fait venir 700 à 800 person­nes par saison. Venant même du Québec, certains parcours touristiques s’arrêtent à Saint-Claude pour visiter la petite prison.

« C’est la seule prison dans toutes les prairies qui subsiste à son état d’origine, affirme Roger Bazin. Il y en avait d’autres de ce type aux alentours de Notre-Dame-de-Lourdes ou de Saint-Lazare, mais elles ont souvent été détruites. »