Il faut faire preuve d’un cynisme inouï ou d’une bêtise aveugle pour prendre comme partenaires dans l’aide au tiers-monde les compagnies canadiennes – en particulier minières – qui y exploitent les ressources. C’est pourtant l’approche que dévoilait le gouvernement Harper, la fin de semaine dernière, par la voix de son ministre de la Coopération internationale, Julian Fantino.

Que ce soit par cynisme ou par bêtise, il s’agira d’aide canadienne au développement détournée vers des entreprises dont les intérêts sont contraires – en principe et dans les faits – au bien-être des populations dont ils exploitent les ressources. Les preuves et témoignages à cet égard sont nombreux. Comme nous le savons, ils sont même fort embarrassants…

Monsieur Harper n’ignore bien sûr pas le rôle joué par les multinationales dans l’appauvrissement des populations de nombreux pays du tiers-monde. Il n’ignore pas non plus que cette nouvelle approche est un dangereux virage à droite en faveur des très riches, dont les premières victimes, au sens propre, seront les plus pauvres.

J’espère sincèrement que les pressions populaires, des partis d’Opposition et même de députés de leur propre parti obligeront les Conservateurs de Stephen Harper à adopter une approche autrement plus humaine. L’aide aux pauvres, déjà fragile, doit aller aux pauvres et à personne d’autre!

Bruno Marquis | Gatineau (Québec) | Le 28 novembre 2012