Le faible taux de participation, lors de la récente élection partielle à la Commission scolaire franco-manitobaine, inquiète plus d’un parent, commissaire et fonctionnaire.

 

LA LIBERTÉ (PRESSE -CANADA)
La nouvelle commissaire de la région Est de la Division scolaire franco-manitobain, Suzie Lemoine.

L’élection, le 5 décembre dernier, d’une nouvelle commissaire à la Commission scolaire franco-manitobaine (CSFM), Suzie Lemoine, a relancé le débat quant aux mesures à prendre pour encourager une plus grande participation des parents lors des élections scolaires.

Lors de l’élection partielle, dont le but était d’élire un nouveau commissaire dans la région Est de la province, seulement 165 parents, sur une possibilité de 1 700 électeurs, ont choisi d’exercer leur droit de vote. « Il s’agit d’un taux de participation de 9,58 %, indique le fonctionnaire électoral principal de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), Jean-Maurice Lemoine. C’est loin d’être fort, étant donné que la commissaire élue est sensée représenter les parents de six écoles. » (1)

La nouvelle commissaire, Suzie Lemoine, est du même avis. « C’est décevant, déclare la résidante de La Broquerie. La CSFM joue un rôle déterminant, voire clé, dans l’établissement des politiques de la DSFM. Il semblerait que les électeurs ne sont pas suffisamment renseignés, ou encore qu’ils sont indifférents. Cette dernière possibilité m’inquiète. »

D’habitude, les parents participent plus aux élections générales. Or, les taux de participation des deux dernières élections générales indiquent qu’un bon nombre d’entre eux ont décroché du processus électoral. En 2010, le taux pour la région Est était de 17,2 %. Dans la région urbaine, 18 % des parents éligibles ont choisi de voter. En 2006, la participation des électeurs de Winnipeg se chiffrait à 21 %, tandis que dans la région Sud, elle se chiffrait à 49 % (le candidat de la région Est avait été élu par acclamation).

« Le taux de 49 % indiquait une lutte serrée entre plusieurs candidats, estime Jean-Maurice Lemoine. C’est normal que les parents y participent en grand nombre. N’empêche que même 21 % n’est pas un taux élevé. À mon avis, il faudrait que les candidats fassent davantage cabale, pour indiquer clairement quelles sont leurs priorités et raisons de vouloir siéger à la CSFM. Les comités scolaires pourraient peut-être avertir davantage les parents. »
La présidente du comité scolaire de l’école Noël-Ritchot, Jocelyne Rochon-Toews croit que la grande superficie des régions couvertes par la CSFM a également un rôle à jouer sur les taux de participation. « Les parents de notre école habitent non seulement à Saint-Norbert, mais à Fort Richmond, La Salle et Saint-Adolphe, rappelle-t-elle. Ils doivent se déplacer considérablement pour participer aux élections. De plus, le soir de l’élection, on annonçait la possibilité d’une pluie verglaçante. Peut-être devrions-nous envoyer des billets scellés avec les enfants. Ou encore, la CSFM pourrait explorer les moyens de voter sur Internet par l’entremise d’un site sécurisé. »

« Les candidats ont certainement une responsabilité de bien mener une campagne électorale, ajoute Suzie Lemoine. Pour ma part, j’ai visité tous les comités scolaires et causé avec un bon nombre de parents. Or, la plupart des parents connaissent peu les rôles et les responsabilités des commissaires. S’ils étaient mieux renseignés, je crois qu’ils seraient plus engagés. Il doit sûrement y avoir des moyens de faire comprendre que c’est la CSFM qui dirige la DSFM. »

Selon le président de la CSFM, Bernard Lesage, les francophones ne sont pas les seuls à constater de faibles taux de participation aux élections scolaires. « C’est un phénomène général, rappelle-t-il. Par contre, on doit agir. La CSFM revoit présentement la liste électorale afin de voir si elle peut encourager les parents à s’engager davantage lors des élections et dans la vie scolaire en général. Mais ça prend toute la communauté pour voir à la jeunesse. J’inviterais tout le monde qui a un intérêt à l’éducation de la jeunesse à réfléchir à la question. »

Il s’agit du Collège régional Gabrielle-Roy et des écoles Lagimodière, Noël-Ritchot, Pointe-des-Chênes, Saint-Georges et Saint-Joachim.
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La nouvelle commissaire de la région Est de la Division scolaire franco-manitobain, Suzie Lemoine.