Lorette Beaudry-Ferland, Yvonne Fontaine Godard, Gabriel Forest et Michelle Cenerini à titre posthume sont les heureux récipiendaires des Prix Riel 2013.

 

Pour la 30e édition du Gala des Prix Riel, la Société franco-manitobaine (SFM) a décidé de changer son format. Pour la première fois, les noms des quatre personnalités mises à l’honneur étaient connus bien avant le Gala. La soirée, qui s’est déroulée au Centre culturel franco-manitobain le vendredi 8 mars 2013, a donc rendu hommage à Lorette Beaudry-Ferland, Yvonne Fontaine Godard, Gabriel Forest et Michelle Cenerini à titre posthume. Pas moins de 150 personnes étaient présentes à cette soirée pour célébrer dignement ces individus hors du commun, animée par Christian Perron.

 

La Liberté (Manitoba)
Gabriel Forest.

Gabriel Forest, un pilier de la communauté

Gabriel Forest n’en est pas à sa première reconnaissance. Nominé par Francofonds et La Liberté, le Médaillé du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II a encore une fois été honoré pour son implication dans la communauté. Et pour cause, son engagement communautaire est l’œuvre de toute une vie, aussi bien chez les anglophones que les francophones.

Que ce soit dans le domaine du théâtre avec le Cercle Molière, de la culture avec le Festival du Voyageur ou plus récemment avec le centième anniversaire de La Liberté, Gabriel Forest a donné de sa personne et de son temps pour soutenir sa communauté. Le premier francophone à avoir été diplômé comptable en 1954 n’a jamais cessé d’apporter ses compétences au service des organismes francophones en recherche de fonds. Récemment, c’est le Nouveau Théâtre du Cercle Molière et le centenaire de La Liberté qui ont eu la chance de bénéficier de son expertise dans le cadre de leur campagne de prélèvement de fonds.

« J’ai beaucoup reçu de la communauté, confie-t-il. Je veux lui redonner pour être certain que nos organismes perdurent et que notre communauté francophone continue de vibrer. »

 

Yvonne Fontaine Godard.
Yvonne Fontaine Godard.

Yvonne Fontaine Godard, une généreuse et humble bénévole

Lorsque Yvonne Fontaine Godard est passée à la retraite, elle a tout de suite senti un vide dans sa vie, un besoin de s’impliquer, de donner de son temps. Et c’est ce qu’elle a fait : depuis neuf ans, la femme de Richer est bénévole dans la corporation du site historique de l’Enfant-Jésus.

« Notre corporation est en charge du cimetière, de l’église qui va fêter ses 100 ans cette année et de la maison de Saint-Joseph, explique-t-elle. On s’occupe aussi de faire des paniers de Noël pour les personnes dans le besoin et également d’accueillir les personnes nouvellement arrivées à Richer. »

« Je suis d’une famille de 11 enfants, raconte-t-elle. Alors j’ai toujours pris soin des autres. Aider sa communauté, c’est sentir les besoins de ses voisins et s’entraider. »

 

Lorette Beaudry-Ferland.
Lorette Beaudry-Ferland.

Lorette Beaudry-Ferland, la santé près du cœur

Voilà maintenant 25 ans que Lorette Beaudry-Ferland travaille à développer des services de santé en français au Manitoba. C’est donc dans la catégorie Santé et services sociaux qu’elle a été honorée du prix Riel vendredi soir, malgré son absence. Son apport le plus significatif est sûrement sa contribution au Rapport Gauthier, commandé par la Province en 1990 dans le but d’installer des établissements bilingues dans le domaine de la santé, ainsi que son implication dans la mise sur pied du Centre de ressources Santé en français en 1992.

« J’ai aussi été très impliquée au tout début de la création du centre de santé de Saint-Boniface, confie Lorette Beaudry-Ferland. C’était une volonté de la Société franco-manitobaine (SFM) car on s’est rendu compte que bilinguiser l’hôpital de Saint-Boniface en entier était une tâche énorme. »

 

Michelle Cenerini.
Michelle Cenerini.

Michelle Cenerini, une reconnaissance posthume

Il n’est pas coutume pour la SFM de rendre un hommage posthume mais au regard de la contribution de Michelle Cenerini à la communauté, l’exception était de règle. Le droit des femmes, l’éducation ou encore la politique, autant de domaines dans lesquels la jeune femme, décédée à l’âge de 58 ans, s’est impliquée tout au long de sa vie.

Infirmière de formation, la mère de trois garçons a fait partie de ces femmes militantes qui ont fondé l’organisme Pluri-elles en 1982 et qui ont créé le Centre Alpha. « Dans le cadre de son travail, elle a rencontré des femmes maltraitées et abusées, confie son mari Marcel Gosselin. Elle a compris très tôt que les femmes devaient prendre leur place. »

Mais l’avant-gardiste Michelle Cenerini a également été commis­saire d’écoles de la première commission scolaire de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) en 1994, représentante de la région de La Salle où la famille habitait et défenseuse de l’éducation en français. Ces dernières années, la communauté l’a beaucoup vue dans le cadre de ses fonctions d’adjointe spéciale du premier ministre de la Province, l’honorable Greg Selinger.

« Les gens pouvaient compter sur elle, témoigne Marcel Gosselin. Elle était très au courant de ce qui se passait dans sa communauté et elle travaillait toujours très subtilement pour les francophones. »

 

 

 

 

 

Par Sabine TRÉGOUËT

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