Par Daniel BAHUAUD
Les résidants du Vieux Saint-Boniface ont les loisirs à cœur, et préconisent une brochette d’améliorations au parc Provencher, notamment la création d’un nouveau complexe sportif.
L’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface (ARVSB) a déposé, le 8 juillet, son rapport sur les besoins récréatifs du quartier francophone, qui mise avant tout sur des idées de rénovation du parc Provencher.
Parmi les quelque 80 suggestions émises par les résidants, lors d’une rencontre publique tenue le 29 mai, le rapport indique que la construction d’un complexe sportif doté d’une patinoire et d’un terrain de soccer intérieurs était la plus populaire.
De plus, ils ont souligné le besoin d’une piscine intérieure et de toilettes publiques dans le parc Provencher, ainsi que la construction d’un kiosque à musique et l’élaboration d’un jardin communautaire. En outre, plusieurs résidants ont préconisé l’établissement d’un marché agricole, ou encore d’un parcours historique, doté de plaques interprétatives racontant l’histoire de la lutte des Franco-Manitobains pour obtenir leurs droits linguistiques.
« La rencontre a donné aux résidants la permission de rêver, indique le président de l’ARVSB, Mathieu Allard. Il y a eu beaucoup d’idées, et beaucoup d’intérêt. Les suggestions nous donnent une excellente base pour faire avancer le dossier. Il sera maintenant question d’établir nos priorités.
« La question la plus immédiate pour les résidants sera quoi faire des 200 000 $ que leur a promis le conseiller municipal de Saint-Boniface, Daniel Vandal. Évidemment, un multiplexe sportif est un projet d’envergure, bien que l’idée ait été la plus populaire à la rencontre. Si l’ARVSB se met derrière ce projet, il nous faudra solliciter le concours de bailleurs de fonds et de partis prenants intéressés. »
Un résidant de la rue Dumoulin, Craig Adolphe se dit pour sa part heureux et « agréablement surpris », de l’appui des résidants pour l’écologisme et l’aménagement de certains espaces verts pour la production alimentaire. « Ils ont appuyé notre idée d’un jardin communautaire et d’un verger au parc Whittier », indique le porte-parole de l’organisme environnemental Transitions Saint-Boniface.
Le président du Centre récréatif Notre-Dame, Raymond Comeault, estime pour sa part qu’il est « trop tôt pour commenter en profondeur le rapport de l’ARVSB. » « À l’heure où la Ville de Winnipeg veut examiner l’avenir du parc Provencher et des installations de loisirs à Saint-Boniface, il était cependant très rassurant de constater le vif intérêt du public, qui a assisté en grand nombre à la rencontre de mai, déclare-t-il. Certaines idées avancées seraient très faciles à mettre en pratique. On veut des toilettes publiques dans le parc? Il y aurait peut-être moyen d’arriver à une entente avec la Ville pour offrir l’accès à celles de la piscine au public, et même de les ouvrir plus tôt le matin.
La clé sera d’entreprendre ce qui est réalisable. Reste à voir si cela comprend un multiplexe sportif
« Quant à un complexe sportif, celui en construction à Garden City se chiffre à quelque 17 millions $, poursuit-il. C’est à voir s’il est de mise d’en construire un nouveau dans le parc. C’est possible, étant donné l’état de l’aréna Bertrand, qui risque de fermer ses portes avant bien longtemps.»
La présidente du Club Éclipse, Florence Bourgouin, s’inquiète de la place qu’occuperait un complexe du genre dans le parc. « Personne ne veut éliminer les espaces verts, souligne-t-elle. Et puis faudrait-il que le Club Éclipse cède du terrain? La perte de notre stationnement qui, en l’occurrence, sert aux employés de CKSB et aux gens qui fréquentent le Centre récréatif Notre-Dame, serait regrettable.
« Aurions-nous même à déménager?, se demande-t-elle. Évidemment, à ce point-ci, c’est de la pure spéculation. Mais si l’idée est caressée, il faudra répondre à toutes ces questions. »
Pour sa part, Mathieu Allard se dit optimiste. « Sans connaître à présent quelles seront nos priorités ultimes dans le dossier des loisirs, je sais par contre que les résidants pourront se mobiliser pour réaliser une variété de projets, déclare-t-il. La clé sera d’entreprendre ce qui est réalisable. Reste à voir si cela comprend un multiplexe sportif. »