Elle dresse fièrement sa silhouette entre la rivière Rouge et le Fort Gibraltar, au Nord de Saint-Boniface. Construite en 1996, la tour du Club d’escalade de Saint-Boniface est le mur de glace qui manquait aux Prairies canadiennes.
« Au club, nous avions eu l’idée de construire cela en voyant une photo de tour à Courchevel, une station de ski dans les Alpes françaises, se souvient le président de l’association, André Mahé. Si, même en haute montagne, ils avaient besoin d’une telle construction, alors pourquoi pas nous, à Winnipeg ? »
Ancrée avec trois grands poteaux de bois recouverts de contreplaqué, la tour a ouvert le 27 décembre 2013, cet hiver. Savamment arrosée pendant les deux semaines précédentes par les membres de l’association, avec quatre vérifications par jour, elle permet aux débutants comme aux confirmés de perfectionner leur technique d’escalade sur glace.
| « Unique au Canada »
Petit à petit, l’association essaye de développer ce sport. « Et on a l’avantage d’être en plein centre-ville, ce qui est sûrement unique au Canada », assure André Mahé. L’association, créée par des Franco-Manitobains, est affiliée au Club alpin du Canada depuis qu’elle existe, en 1993.
En 2001, elle a lancé son Festiglace qui se tiendra, cette année, du samedi 15 au lundi 17 février. Des épreuves de difficulté et de vitesse sont prévues le premier jour. « Le record pour arriver en haut est de 27 secondes. » Puis, le dimanche, un tournoi alpin en équipe est organisé. « Ce n’est pas compétitif, mais plutôt pour le fun. Les tarifs d’inscription n’ont pas encore été déterminés, mais nous mettrons toute l’information sur notre site internet. »
Durant l’hiver, la tour est ouverte le mercredi et le vendredi soir, deux sessions plutôt réservées aux membres et aux initiés. En fin de semaine, la tour est accessible de 9 h 30 à 16 h, au tarif de 30 $ pour les non-membres du club (8 $ pour les membres). « Nous fournissons le matériel, les débutants peuvent donc essayer facilement, souligne André Mahé. C’est un sport où on peut se blesser. Donc la sécurité prime avant tout. »
| Éviter la chute
Pour réduire la difficulté, la grimpe sur la tour se fait en moulinette et non en premier de cordée, comme c’est souvent le cas en milieu naturel. « Lors de l’ascension, il faut toujours s’assurer que ses piolets soient bien ancrés dans la glace. Car une chose que l’on ne veut absolument par faire en escalade sur glace, c’est tomber! » En effet, avec tout l’équipement, même si le grimpeur porte un casque, le potentiel de blessure lors de la chute est bien plus grand qu’en escalade classique. « Il faut donc toujours garder trois points d’appui. Et utiliser ses jambes au maximum. » Il faut aussi penser à garder les piolets à l’intérieur de l’écartement formé par les pieds qui doivent rester à angle droit avec la paroi.
Alors avec toutes ces règles, le novice abandonne souvent avant d’arriver en haut du mur de glace, lors de son premier essai. « L’essentiel est de se faire plaisir », insiste le président. Et comme la marche d’approche n’est que de trente secondes, du préfabriqué de l’association à la tour, la frustration n’est pas très forte si le sommet n’est pas atteint du premier coup!