Championne provinciale de badminton, Kathryne DesAutels a le coup de raquette qu’il faut pour négocier le terrain difficile entre le sport et les études universitaires.
Une des chefs de file du badminton de la province, Kathryne DesAutels a remporté, le 13 avril dernier, la première place dans la catégorie double mixte, avec son partenaire, Ryan Giesbrecht, lors du Championnat manitobain du badminton Yonex.
Kathryne DesAutels, qui occupait jusqu’alors le premier rang dans les catégories simple, double et double mixte, a par ailleurs terminé en 2e place lors de la finale de badminton simple féminin. La Franco-Manitobaine ne se dit pas pour autant déçue. Au contraire, elle estime qu’il s’agit d’une confirmation qu’une athlète d’un haut calibre peut toutefois réussir, non sans embûches, alors qu’elle entame des études universitaires.
« Le championnat a eu lieu au beau milieu des examens finaux, souligne l’étudiante en 2e année en Sciences à l’Université de Saint-Boniface (USB). Lors du tournoi, je pensais à ce qu’il me restait à revoir pour mon examen de biochimie. Lors de la finale simple, l’autre femme, Kristin Szuminsky, a joué un match admirable. Moi, j’étais déconcentrée. Ce n’est pas une situation idéale, mais je suis satisfaite du résultat. »
Quant à la finale en double mixte, Kathryne DesAutels attribue la victoire à « la belle complicité » qu’elle a développée depuis un an avec Ryan Giesbrecht. « Nous jouons vraiment bien ensemble, lance-t-elle. Ryan mesure presque 6 pieds 2 pouces. Et moi, moins de 5 pieds 2 pouces. Alors Ryan se place à l’arrière du terrain et, avec son coup puissant, il peut envoyer le volant où bon lui semble. Et moi, je reste près du filet, et j’attaque. Tous deux, nous essayons de cibler ce que nous appelons le «coin magique», c’est-à-dire la zone inoccupée par les deux adversaires. Ensemble, nous n’avons pas perdu un seul match. »
| Un défi perpétuel
Ce n’est pas la première fois que Kathryne DesAutels, à l’instar d’un volant, a dû négocier le terrain difficile entre le sport et les études.
« Les mêmes tensions se sont manifestées l’an dernier, lors de ma première année d’université, indique-t-elle. À mon niveau d’athlétisme, le badminton, exige qu’on soit sur le terrain cinq ou six jours par semaine. C’est sans parler des séances de conditionnement physique.
« La plupart du temps, j’arrive à bien gérer mon temps, pour me consacrer aux études sans négliger la raquette, poursuit-elle. Le vrai défi surgit lors des examens. Ce sont des épreuves cruciales, parce que j’aimerais devenir médecin, et il faut maintenir ma moyenne académique. »
Kathryne DesAutels a connu de pareilles pressions au secondaire, alors qu’elle complétait son Baccalauréat international au collège Louis-Riel. « J’étais déjà membre du club de badminton du Winnipeg Winter Club, explique-t-elle. La seule différence, c’est que les enseignants, comme Robert Stanners, lui-même entraîneur et passionné de badminton, m’accordaient plus de flexibilité pour la remise des travaux lorsque je participais à des tournois. »
Toujours est-il que l’athlète aime s’aventurer sur le terrain de jeu, même en période d’examens. « Le badminton, c’est ma passion, lance-t-elle. Même en examens, ce sport me permet de décompresser. C’est un sport très rapide. Un volant peut atteindre une vitesse de 400 km/h. Malgré cela, une personne de ma taille n’est pas désavantagée. »
De plus, ça rapporte, puisque Kathryne DesAutels est entraîneure certifiée. « L’été, j’entraîne des jeunes à des camps de badminton, explique-t-elle. Le reste du temps, j’aide des athlètes à perfectionner leur jeu. C’est une bonne source de revenus pour une étudiante universitaire. »