Par Valentin Cueff
Quand on ne vient pas du Manitoba et qu’on entre pour la première fois sur le site du Winnipeg Folk Fest, qui prend place depuis 43 ans au Birds Hill Park, certains détails surprennent. Le fait que les festivaliers restent assis pendant les concerts, bien sûr. Ou encore, que tant de familles y viennent et que tous les âges soient représentés. Soit. Mais aussi, et surtout : on remarque qu’il y a pléthore de bénévoles, partout. De celui qui guide les voitures à l’entrée du parc, jusqu’à la personne chargée de distribuer du papier toilette aux festivaliers.
On les repère de loin, leur dragonne rouge autour du cou, le regard ouvert aux gens, le sourire au bord des lèvres. Parce que c’est aussi une des choses que l’on constate, avant même d’arriver sur le parking : tous les bénévoles sont d’une amabilité exemplaire et leur enthousiasme ne semble aucunement forcé. Ils n’ont pas de profil type, et à l’inverse de nombreux festivals, ils ne sont pas un petit groupe agissant dans l’ombre, dont la discrétion serait le maître-mot. Ils semblent membres, à part entière, de l’identité du festival.
Ils seraient plus de 2000 à venir chaque année apporter un coup de main.
Dès lors vient un flot de questions : qui sont-ils, et pourquoi viennent-ils – ou reviennent-ils, pour la plupart – à ce festival en particulier? Il doit bien y avoir quelque chose de plus que la musique que les gens viennent chercher au Folk Fest. C’est ce que je voulais découvrir.
Le samedi 8 juillet, je me suis rendu à la tente « Folk School », isolée sur le chemin entre deux scènes, pour assister à une cérémonie récompensant les plus anciens bénévoles du festival. Tous les bénévoles présents depuis plus de 20 ans, 30 ans et 40 ans recevaient un prix. Je n’étais pas né, que certaines de ces personnes arpentaient déjà les scènes du Folk Fest depuis des années.
18 personnes étaient concernées par la remise de prix. J’ai rencontré en entrevue deux des plus éminents personnages de cette grande famille de bénévoles, Karen Dana et Mark Peikoff, afin qu’ils m’expliquent la magie qui opère en ce lieu.
Retrouvez les portraits de Karen et Marck ici.