Par Gavin BOUTROY et Barbara GORRAND
Saint-Lazare compte environ 450 habitants. Le village se trouve à 330 km à l’Ouest de Winnipeg. Jean-Paul Chartier, conseiller du village à la municipalité de Ellice-Archie, estime que 70 % des habitants sont francophones.
La mine de Potasse de Rocanville de la PotashCorp se situe à 20 kilomètres du village, en Saskatchewan. Elle produit à elle seule un cinquième de la production mondiale annuelle de potasse, soit 5.5 million de tonnes du minerai destiné à produire de l’engrais.
Lorsque la question sur le nombre Lazarois dans la mine lui est posée, Jean-Paul Chartier s’exclame avec un rire, « La moitié du village ! ». Il précise qu’environ 60 Lazarois sont employés dans la mine, dont lui même, mécanicien spécialisé, employé de la mine depuis 42 ans.
Dans ses fonctions de conseiller municipal de Saint-Lazare, il explique qu’il y a en ce moment deux enjeux principaux pour le village.
Depuis les collines qui entourent Saint-Lazare, la petite commune ressemble à un village idyllique. Une petite école, des terres agricoles, une avenue principale bordée de commerces… Mais en s’approchant, on se rend vite compte de la difficulté de la municipalité à développer, voire à maintenir, son économie.
Premier obstacle : l’absence de réseau cellulaire. Comme si, au fond de sa cuvette, Saint-Lazare avait été englouti dans un trou noir, sans accès aux moyens de communication de l’ère moderne.
Pour y remédier, il en coûterait presque 100 000$, une somme que la municipalité ne peut supporter. Pour les résidents, le choix est donc simple : soit recourir à un amplificateur de réseau cellulaire, soit se passer purement et simplement de téléphone sans fil. Et dans son isolement, Saint-Lazare est loin d’être un cas… isolé, justement.
Louis Tétreault, le directeur général de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM), explique que si le dossier de la couverture réseau des municipalités rurales est porté par la Association of Manitoba Municipalities (AMM), l’AMBM n’hésitera pas à appuyer les demandes lorsque le moment sera venu.
En plus, il n’y a pas de pompe à essence dans la ville.
Concernant ce second enjeu de taille pour le développement de la commune, le CDEM travaille de près avec municipalité afin de voir aboutir le projet. « Nous avons bon espoir que cela aboutisse bientôt », ajoute Louis Tétreault. « Tous ces dossiers sont d’une importance vitale pour la survie des communautés rurales et pour assurer leur avenir économique. »
Le conseiller Jean-Paul Chartier voit dans ces développements des signes rassurant sur l’avenir de Saint Lazare. Par exemple, ce sont des jeunes qui veulent être à Saint-Lazare qui réclament le réseau cellulaire.
« Le village commence à poigner d’autre vie. Il y a en masse plus de jeunes qui travaillent pour ça. »