Le gouvernement progressiste-conservateur aborde la légalisation du cannabis avec un modèle qui combine secteur privé et public. Dans un premier temps, la Province cherche quatre revendeurs dotés du capital nécessaire pour ouvrir plus d’une boutique.
Par Gavin BOUTROY
Le Premier ministre Pallister, qui clamait depuis des mois que la date de légalisation du cannabis (le 1er juillet 2018) arrivait trop rapidement, a finalement révélé l’approche de la Province.
Le communiqué de presse du 7 novembre de la Province ne manque pas de préciser que son choix du modèle de mise en marché du cannabis a été décidé en fonction de l’échéancier fédéral.
La Régie des alcools et des jeux du Manitoba aura le mandat de réguler l’achat, l’entreposage, la distribution et la vente au détail du cannabis. Son bras commercial, la Société manitobaine des alcools et des loteries (SMAL) sera chargée de l’achat et de la distribution du cannabis aux points de vente, qui seront uniquement entre les mains du secteur privé. Le cannabis distribué par la SMAL sera acheté en gros aux producteurs munis de permis fédéraux.
Dans un premier temps, en anticipation du 1er juillet, la Régie des alcools et des jeux assurera une réserve de produits à base de bourgeon et d’huile de cannabis de 18 à 24 mois. Si les points de vente appartiendront à des entreprises privées, la Province n’a toutefois pas encore précisé leur encadrement légal. Question en suspens, par exemple : est-ce que d’autres produits (alimentaires, notamment) pourront être vendus sur les mêmes lieux?
Malgré ce flou, la Province a lancé un appel d’offres avec une date limite fixée au 22 décembre 2017, afin de « sélectionner un maximum de quatre propositions » de candidats désirant opérer un ou plusieurs points de vente à partir du 2 juillet 2018.
Le modèle de vente du cannabis proposé par le gouvernement est censé affaiblir le marché noir, en proposant des prix similaires. Le ministre de la Croissance, de l’Entreprise et du Commerce, Blaine Pedersen, a confirmé que, dans un premier temps, il cherche quatre « candidats qualifiés » dotés du capital nécessaire pour ouvrir plusieurs points de vente.
De petites entreprises, intéressées par la vente du cannabis, se disent hors jeu d’emblée par l’approche du gouvernement provincial.
Les municipalités, les villages et les villes auront la charge d’établir eux-mêmes les règlements qui encadreront les points de vente du cannabis. En clair : ces juridictions auront donc la possibilité d’interdire la vente du cannabis sur leur
territoire.