Le nouveau conseil d’administration de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) compte 20 membres depuis le 12 octobre 2017. À terme, ils seront 22. Semaine après semaine, La Liberté s’entretiendra avec chacun d’entre eux pour mieux comprendre leurs priorités, leur parcours, leurs motivations. Et faire ainsi découvrir aux lectrices et lecteurs les porte-parole de la francophonie post-refonte.
Par Valentin CUEFF
Le patrimoine représenté au CA de la SFM? Ça tombe sous le sens, assure Philippe Mailhot. L’historien soulève l’importance de comprendre les batailles passées et les acquis de la communauté. Pour mieux saisir les enjeux actuels et aller de l’avant.
« Notre histoire vaut la peine d’être célébrée et connue, pour comprendre où on en est aujourd’hui. C’est en se servant de ces expériences-là qu’on va s’organiser pour le futur. Connaître notre histoire va nous aider.
« Depuis une quarantaine d’années, c’est une histoire d’avancements. Et on n’est pas prêt à accepter des reculs. »
Directeur du Musée de Saint- Boniface de 1989 à 2014, Philippe Mailhot n’était pas prêt à se retirer de la vie communautaire. « Je ne voulais prendre ma retraite de la francophonie. Je voulais faire un effort pour rester impliqué. »
Bien qu’il vienne d’une famille canadienne-française, il évoque ses difficultés à parler la langue quand il était jeune.
« À l’âge de 18 ans, j’avais presque perdu la capacité de parler un français correct. Je pouvais le comprendre, j’avais la fierté canadienne-française, mais j’avais du mal avec la langue. »
À l’université du Manitoba se produit le déclic. Philippe Mailhot se passionne pour l’histoire francophone du pays. À travers ses lectures et ses rencontres avec des professeurs, il raconte avoir fait son « propre rattrapage » visà- vis de la langue.
Si l’historien représente depuis le 12 octobre le secteur du patrimoine au CA de la SFM, il n’en est pas à sa première expérience à la table d’un conseil.
En effet, le Norbertois siège déjà aux CA du Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM) et de la Société historique de Saint- Boniface.
Quand l’opportunité s’est présentée de prendre part au CA de l’organisme porte-parole des francophones, Philippe Mailhot l’a saisie.
« Je pense que je suis qualifié. Je travaille depuis plus de 30 ans dans le domaine. Je me suis impliqué dans toutes sortes d’associations dans le monde du patrimoine et du tourisme. Je me disais que j’aurais une expérience qui pourrait servir. »
Le fait d’avoir 21 autres membres au CA ne l’inquiète pas le moins du monde. « Beaucoup sont des représentants de secteurs. Au lieu d’avoir des groupes qui font toutes sortes de choses et se renseignent plus tard sur les activités de la SFM, il y aura une communication directe entre les secteurs. Ils seront plus branchés. »
Son souhait, pour cette nouvelle SFM? « Que l’organisme continue son travail au nom de la communauté francophone du Manitoba francophone au sens large. Changer le nom, c’était reconnaître une nouvelle réalité. »