Suite à l’annonce de la démission de Greg Selinger du poste de député de Saint-Boniface, plusieurs noms de candidats à sa succession circulent déjà. L’ancien Premier ministre manitobain, qui a été élu en 1999, quittera ses fonctions le 7 mars. La date des élections partielles n’a pas encore été annoncée. La nouvelle loi électorale prévoit que l’élection complémentaire devra être tenue dans un délai de 180 jours après la vacance du siège. Voici parmi les trois principaux partis politiques, quelques possibles prétendants à la succession de Greg Selinger.
par Valentin CUEFF et Catherine DULUDE
Nouveau parti démocratique (NPD)
Parmi les noms avancés pour une candidature possible dans la course à l’investiture : Blandine Ngo Tona, ex-vice-présidente de la Société de la francophonie manitobaine (SFM).
« J’avais exprimé un intérêt il y a quelques mois déjà. Il ne s’agit pas de quelque chose de spontané. Je pensais quand j’ai fait cette déclaration que j’avais plus qu’un an. Les évènements de cette semaine m’amènent à réfléchir rapidement. »
Madame Tona affirme être en train de consulter sa famille, ses proches et ses mentors avant de prendre une décision.
Lauralee Gooding, fille de Bob Gooding, qui s’était présenté dans le comté de Saint-Boniface dans les années 1990, déclare vouloir représenter le NPD.
À 32 ans, elle veut tenter sa chance, parce qu’elle souhaite prendre des décisions qui affecteront positivement les Manitobains pour les 100 prochaines années.
Lauralee Gooding explique : « Je travaille à Princess Auto. C’est une compagnie familiale. Ils prennent des décisions pour le bien-être à long terme de la compagnie, pas pour le trimestre. Je trouve que le gouvernement devrait faire la même chose. »
La candidate à l’investiture de son parti a grandi à Saint-Boniface, et habite maintenant dans le quartier Fort Garry.
Diplômée du Collège Béliveau, elle parle français, mais aussi l’espagnol, le langage des signes et un peu d’ojibwé. Lauralee Goodin s’implique bénévolement avec le groupe Girl Guides dans Saint-Boniface.
Simon Normandeau, conseiller pédagogique au BEF et président du Festival du Voyageur, dit avoir été approché par des membres de la communauté.
Dans un courriel à La Liberté, il se dit « grandement flatté » de cette considération. Mais ne souhaite pas se prononcer pour l’heure. « En ce moment, le Festival qui est en cours est ma priorité. Après, on verra! »
Parti libéral du Manitoba
Dougald Lamont, élu le 21 octobre 2017 chef du Parti libéral du Manitoba, est un autre candidat potentiel à l’élection.
Contacté par La Liberté, il dit « envisager » une candidature. « Je n’ai pas encore pris ma décision. Il faut que je consulte les gens de Saint-Boniface – non seulement les libéraux, mais d’autre monde dans la circonscription. »
Dougald Lamont était déjà candidat en 2003. Il avait alors perdu contre Greg Selinger. « C’est important pour moi de non seulement préserver, mais de promouvoir la langue française au Manitoba. Je suis bilingue. Je suis allé à l’école Sacré-Cœur, qui était la première école d’immersion au Manitoba. Mes parents étaient anglophones, mais ils voulaient que j’apprenne le français. »
« Ils faisaient partie d’un groupe qui militait pour que Sacré-Cœur fasse partie du système scolaire public. Mes enfants sont aussi en immersion. La culture francophone au Manitoba est essentielle. J’aimerais la voir grandir. »
Parmi les dossiers qui le préoccupent, Dougald Lamont mentionne le Bureau de l’éducation française (BEF) et particulièrement la suppression du poste de sous-ministre adjoint :
« C’est quelque chose qui m’inquiète. On veut demander au gouvernement conservateur de rétablir ce poste. »
Parti progressiste-conservateur du Manitoba
L’ancien candidat du parti progressiste-conservateur à Saint-Boniface aux élections générales de 2016, Mamadou Ka, choisit de ne pas se prononcer pour le moment. « Je n’ai aucune idée ferme à ce stade. Tout ce que je peux vous dire, c’est que ma porte est entr’ouverte. »