Jacques Courcelles pense Jets de Winnipeg depuis leur création en 1972. Garçon, il les a vu remporter à trois reprises la Coupe Avco de l’ancienne Association mondiale de hockey. Le résident de Sainte-Agathe est convaincu que son équipe préférée pourrait désormais remporter le Graal du hockey.
Par Daniel BAHUAUD
Donc vous estimez que les Jets sont forts au point de remporter la Coupe Stanley…
Jacques Courcelles : Toute équipe qui se rend aux éliminatoires a comme but de gagner la Coupe. Les Jets ont d’excellentes chances. Mettons les choses en perspective. Ils ont conclu la saison avec 114 points. Les Predators de Nashville en ont eu 117. En termes de performance, de force de frappe, de vitesse, de jeu défensif, les Jets et les Predators sont effectivement les deux meilleures équipes de la Ligue nationale de hockey.
En fait, c’est la meilleure équipe des Jets qu’on n’ait jamais eue. Point à la ligne. Y compris l’équipe qui a gagné la Coupe Avco en 1976, celle de Bobby Hull, d’Anders Hedberg et d’Ulf Nilsson. Ces Jets-là n’avaient compté que 106 points.
Quelle est la grande force des Jets?
J. C. : L’équipe a quatre excellentes lignes d’attaque. La clé, c’est la quatrième, composée d’Adam Lowry et de Brandon Tanev, accompagnés soit d’Andrew Copp ou de Joel Armia. La plupart du temps, ils s’activent dans la zone offensive. Ils ne donnent aucun répit à l’adversaire, même quand ils affrontent les meilleures lignes.
C’est simple : les Jets sont agressifs. Le 17 avril, en troisième période contre le Wild du Minnesota, les Jets n’ont laissé passer qu’un bon tir au but. Ils jouaient comme s’ils perdaient. Pourtant, ils avaient déjà une avance d’un point sur le Wild. Et, en bout de route, ils ont compté un deuxième but.
Et pas question de sousestimer la défensive…
J. C. : Bon point. Le gardien de but Connor Hellebuyck est extraordinaire. Il pourrait remporter le trophée Vézina. Et tous les défenseurs sont rapides, forts et de taille à bien affronter les Predators de Nashville.
C’est vraisemblablement l’équipe à affronter…
J. C. : Après avoir battu l’Avalanche de Colorado, les Predators s’attaqueront aux Jets. La prochaine ronde sera la ronde déterminante. Que les Jets gagnent, ou que les Predators la remportent, les fans du hockey auront le privilège de voir des matchs du plus haut calibre.
Qu’est-ce qui explique la réussite des Jets?
J. C. : L’équipe a été bien constituée. Et c’est grâce aux recruteurs de l’équipe, qui ont observé les joueurs, ont fait des analyses exceptionnelles. Le directeur général des Jets, Kevin Cheveldayoff, a fait du très bon boulot. Il s’est assuré d’obtenir Mark Scheifele, Jacob Trouba et Josh Morrissey en première ronde du repêchage. Ensuite, en analysant les lacunes de l’équipe, d’autres joueurs ont été ajoutés. Nikolaj Ehlers, un attaquant qui a compté 29 buts cette année. Et d’autres du genre : Kyle Connor, Jack Roslovic.
Un point mérite d’être souligné, par rapport à l’équipe réinventée de 2011. Les quatre meilleurs joueurs sont les seuls qui restent : Brian Little, Blake Wheeler, Dustin Byfuglien et Toby Enstrom. Tous les autres ont été remplacés.
Avec tant de nouveaux joueurs, il a fallu consolider l’équipe…
J. C. : Absolument. Ça a pris presque un an pour les Jets d’acquérir l’expérience requise pour devenir une équipe performante. À la fin de la saison 2016-2017, les Jets avaient remporté sept victoires d’affilée. C’était clair, à ce moment-là, qu’ils allaient être des aspirants à la Coupe Stanley.
Maintenant, tout ce qui reste à mettre de leur côté, c’est un peu de chance. Parce que leur talent est indéniable.