D’ici dix ans, le terrain de l’ancienne usine de Canada Packers pourrait accueillir immeubles résidentiels, maisons unifamiliales attachées, épiceries, banques, restaurants, voire un terrain de soccer.

Par Daniel BAHUAUD

L’ancien site de Canada Packers est le dernier grand terrain ouvert et développable à Saint-Boniface. Un fait dont est très conscient Olexa Development, propriétaire du terrain depuis 2016.

Robert Scaletta, le gérant de développement de la compagnie, fait part du raisonnement qui a conduit l’entreprise albertaine à proposer un plan de développement au grand public avant même de demander à la Ville de Winnipeg de changer le zonage du terrain :

« Quand on a expliqué à nos partenaires qu’on disposait d’un terrain vide de 165 acres à 4 kilomètres du centre-ville de Winnipeg, ils ont tout de suite compris son potentiel. C’est une situation unique, rarissime.

« Et parce que c’est rarissime, on a voulu partager nos idées avec le public. D’abord le 6 juin avec les résidents du périmètre environnant, et ensuite le 21 juin avec le grand public. On ne voulait pas arriver avec un fait accompli où les gens se sentiraient obligés d’accepter ce qu’on veut faire. On a pu proposer et écouter.

Michelle Berger, la présidente de l’Association des résidents de Saint-Boniface Sud, croit que « le projet soumis a beaucoup de mérite ».

Mais il y a un mais : « C’est encore plutôt vague. Olexa nous partage une vision de développement. On surveillera quand les détails deviendront plus concrets. Chose certaine, on est en faveur d’un développement résidentiel et commercial et d’espaces verts. C’est encourageant de voir que le développeur veut changer la catégorie de zonage M3, qui s’applique à l’industrie lourde.

« L’incendie en 2012 chez Speedway International nous a tous réveillés et sensibilisés aux dangers de l’industrie lourde aux abords de quartiers résidentiels. »

Lindsey Marshall, la présidente de l’Association des résidents du Vieux Saint-Boniface, est du même avis : « Personne ne veut le retour des raffineries de pétrole ou des usines de béton. On est très encouragés.

« La démarche d’Olexa est transparente. Je suis heureuse qu’on nous consulte. Et que la documentation soit complètement bilingue! Pour les résidents des quartiers avoisinants, c’est un beau signe de respect de la part d’une entreprise privée. »

Mathieu Allard, le conseiller municipal de Saint-Boniface, accueille favorablement la vision d’Olexa pour le terrain : « Ce changement s’accorde avec mon désir de désintensifier l’industrie à Saint-Boniface et de voir plus de développement intercalaire. »

Robert Scaletta se dit « très conscient » du travail devant lui :

« Olexa a fait une pré-application auprès de la Ville, ce qui lui a permis d’initier le processus, de développer sa vision et de la présenter au public et aux départements municipaux. Ces derniers devront se pencher sur les infrastructures qui devraient alors être installées sur le site pour qu’il puisse être développé. Ensuite, Olexa pourra élaborer notre plan de développement et faire notre demande de changement de zonage.

« Entre-temps, il faudra nettoyer le terrain. »

Les premiers édifices de l’ancienne usine de transformation ont été rasés en décembre 2000. Le 4 mars 2001, l’édifice principal a été démoli par implosion. « Ce qui reste, c’est d’enlever beaucoup de béton. On estime qu’il faudra environ 25 millions $ pour nettoyer le terrain et installer les égouts, les chemins, les pistes cyclables, etc. »

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Vos suggestions pour un nom

Olexa Development souhaite trouver un nom approprié pour sa nouvelle « communauté ».

Robert Scaletta, le gérant de développement de la firme, a déjà consulté plusieurs organismes. Mais il a vraiment envie de faire appel aux lecteurs de La Liberté :

« On veut un nom qui reflète le caractère historique et bilingue de Saint-Boniface. J’ai déjà contacté le Festival du Voyageur pour qu’on nous donne quelques idées. Entreprises Riel aussi. Et je compte m’entretenir avec l’Association des résidents du Vieux Saint-Boniface et l’Association des résidents de Saint-Boniface Sud.

« J’invite la communauté des lecteurs de La Liberté de proposer ses idées… » Et La Liberté lui transmettra vos suggestions.