MOT DU PRÉSIDENT
DE PRESSE-OUEST LTÉE
Société éditrice du journal La Liberté

Chères lectrices, chers lecteurs,

L’ industrie de la presse écrite a enfin reçu de bonnes nouvelles de la part du gouvernement fédéral. Le ministre des Finances, Bill Morneau, a annoncé une série de mesures pour appuyer le journalisme canadien et l’aider à surmonter une crise financière sans précédent. Certaines de ces dispositions étaient particulièrement attendues par les journaux, dont La Liberté.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Justin Trudeau reconnaissait que le journalisme fiable et professionnel était essentiel à la démocratie, sans pour autant passer à l’action. Le 21 novembre, Ottawa a enfin joint les gestes aux bonnes intentions. D’ici 2024, un total d’environ 595 millions de dollars sera investi par le biais de trois mesures fiscales.

Dans cette série de mesures, la meilleure nouvelle pour Presse-Ouest Ltée (POL), la société éditrice de La Liberté, est la possibilité d’avoir bientôt accès à des crédits d’impôts remboursables pour les coûts de maind’oeuvre liés à la production de contenu d’information original, y compris celui d’intérêt local.

Depuis plusieurs années, comme l’ensemble de l’industrie de la presse écrite, POL subit une crise. En dépit de nombreux défis financiers, le conseil d’administration de Presse- Ouest Ltée (POL) et la direction de La Liberté ont toujours opté de continuer à miser sur la production de contenu original. Pourquoi?

Parce que nous pensons que l’information pertinente à la réalité manitobaine et canadienne n’est pas un bien de consommation comme les autres, mais fait partie intégrante d’un véritable service public.

L’annonce par le ministre des Finances d’un crédit d’impôt pour appuyer la production de contenu d’information original coïncide avec la volonté du CA de POL et de la direction de La Liberté.

Cette aide financière fédérale, qui sera obtenue indirectement par le biais d’un mécanisme de crédit d’impôt (qui est d’ailleurs utilisé pour appuyer ou promouvoir d’autres entreprises et industries), ne se compare aucunement à l’ampleur du financement fédéral reçu directement par notre diffuseur public CBC/Radio-Canada. Néanmoins, elle pourra permettre à La Liberté de non seulement maintenir, mais d’augmenter sa production de contenu d’information original. Si grâce à cette aide fiscale La Liberté peut plus aisément recruter et retenir des journalistes, les lecteurs et lectrices en ressortiront gagnants, puisque ce service public que nous offrons chaque semaine depuis 105 ans pourra bel et bien continuer.

Le ministre des Finances a annoncé que les détails de ce crédit d’impôt seront connus lors du prochain budget fédéral de 2019, mais qu’il sera rétroactif au 1er janvier 2019. Nous attendons donc avec impatience ces détails pour enfin entrer dans l’ère où les gouvernements comprennent qu’ils ont un rôle à jouer dans l’accès de leurs concitoyens à des nouvelles fiables et à un service public d’information divers et varié, national et local. Et ce, bien sûr, dans les deux langues officielles du pays, quel que soit l’endroit où l’on se trouve au Canada.

Les autres mesures annoncées par le gouvernement fédéral sont également bienvenues, même si elles ne constituent pas de grandes solutions pour La Liberté. Qu’il s’agisse du nouveau crédit d’impôt non remboursable temporaire de 15 % à l’intention des abonnés admissibles de médias d’information numériques ou encore de la possibilité pour les journaux à but non lucratif d’émettre des reçus officiels de don pour fin d’impôt, ces deux nouvelles dispositions n’auraient pas été suffisantes sans ce crédit d’impôt pour les coûts de main-d’oeuvre liés à la production de contenu d’information original.

Le gouvernement fédéral semble avoir enfin entendu le cri d’alarme poussé par les dirigeants de l’industrie médiatique canadienne fatigués de voir les fonds publics dépensés en publicité vers les géants américains du Web. Des multinationales qui non seulement ne payent pas d’impôts au Canada, mais qui exercent en plus une concurrence tout à fait déloyale envers les journaux en utilisant leur propre contenu.

Le CA de Presse-Ouest Ltée et la direction de La Liberté sont donc heureux de pouvoir clore l’année 2018 sur ces bonnes nouvelles. Nous attendons avec impatience d’entamer 2019 forts de l’engagement concret du gouvernement fédéral envers une industrie journalistique solide et indépendante.

MeMarc E. Marion

Président de Presse-Ouest Ltée