La rédaction du journal des étudiants de l’USB, Le Réveil, est désormais tenue par Bailey Palamar. Baignée dans la culture francophone depuis son plus jeune âge, se sont l’écriture et la scène qui l’animent.
Bailey Palamar est une étudiante de 20 ans, en troisième année à l’Université de Saint-Boniface. Elle poursuit ses études à la faculté des arts afin d’obtenir un baccalauréat.Ses parents ont appris le français grâce à l’impulsion du gouvernement fédéral dans les années 1980. Pourtant, l’anglais est la langue maternelle de Bailey Palamar. Elle a fréquenté des écoles d’immersion durant toute sa scolarité, et a voulu continuer ses études en français à l’Université de Saint-Boniface.
«L’année passée, je publiais un article par mois comme journaliste au Réveil. J’ai entendu parler d’un poste vacant et j’ai été encouragée à devenir la nouvelle rédactrice en chef. C’est ma façon de rendre ce que les communautés universitaire et francophone m’ont apporté. C’est aussi pour moi un excellent défi.»
La Manitobaine, qui a pris son poste à la mi-septembre, raconte : « On m’a demandé quelle était ma vision pour Le Réveil et mes idées. Tout étudiant aurait pu postuler, mais c’est un atout d’avoir déjà eu de l’expérience au sein de la rédaction du journal.»
Bailey Palamar est une femme occupée qui consacre son temps libre à des activités culturelles en français. «Je participe à la Ligue d’improvisation du Manitoba, j’ai leur carte de fidélité et j’assiste aux sessions d’improvisation qui se déroulent chaque vendredi soir. Chaque premier jeudi du mois, l’Université organise la Soirée Chansonnier. C’est une sorte de karaoké-concert auquel je participe aussi. Je fais partie de la troupe du théâtre Les Chiens du soleil. J’ai des amis dans la communauté francophone, ce qui m’aide à toujours améliorer mon parler et m’intégrer dans ce monde.»
En plus de sa mission de rédactrice en chef, Bailey Palamar est aussi guide-interprète au Musée de Saint-Boniface et réfléchit à ce qu’elle souhaiterait faire à l’avenir. «J’hésite entre une majeure en littérature anglaise ou en anthropologie. Je me verrais aussi conservatrice dans un musée et travailler plus tard pour l’UNESCO. Tant que mon futur métier a un rapport avec les arts et la culture, ça me va.»
En ce qui concerne la langue française, elle la considère nécessaire pour la culture générale. «L’apprentissage du français est primordial dans cette région et on apprend mieux quand on est pleinement engagé dans la communauté francophone. Pour apprendre cette langue, il ne faut pas se contenter que de la grammaire et du vocabulaire, il faut le vivre. J’ai toujours été motivée, c’est ce qui m’a permis d’avoir un bon niveau. Le français fait partie de mon identité à présent et ça m’ouvre une porte vers d’autres connaissances.»
À ses yeux, la langue et sa culture font partie intégrante du passé du Manitoba, et leur compréhension est capitale pour maintenir une bonne entente entre les différentes communautés qui composent la Province.
«Le nombre de francophones est important au Manitoba donc le français est essentiel pour appréhender l’histoire de cette province. On nous apprend son histoire à l’école, mais on ne comprend vraiment qu’en côtoyant la culture francophone au quotidien. Le Manitoba est comme une grande couverture au tissage complexe. Plusieurs fils s’entremêlent et la culture francophone en fait partie. Si on ne s’intéresse pas à la façon dont sont tissés ces différents fils, on ne peut pas comprendre comment a été créée cette couverture.»
Bailey Palamar encourage les jeunes francophones à s’exprimer, vivre en français et en être fier. «Comme l’anglais est la langue dominante ici, les personnes qui viennent des écoles d’immersion sont peu entourées de francophones et ont des difficultés à évoluer. Pourtant, il ne faut pas hésiter à s’y intéresser, profiter du moment présent et combattre cette peur de parler en français.»
Pour elle, l’apprentissage passe aussi par le voyage quand l’occasion se présente. «J’ai déjà visité le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Québec. Je suis passée par les villes de Trois-Rivières, Québec et Montréal. Je suis aussi allée en France. J’ai vu la Normandie, la Bretagne, Paris et la Vallée de la Loire avec ses châteaux. J’aime la gastronomie française, c’est tellement bon. J’aimerais visiter à nouveau la France pour découvrir le sud, et voir d’autres pays francophones.»