Dans son nouvel album Triple A, Alpha Toshineza consacre une chanson à sa ville d’adoption, Winnipeg Transit. Il donne ses raisons.
Par Marie BERCKVENS
Dans Winnipeg Transit, on entend l’annonce de l’hôtesse de l’air à l’arrivée à Winnipeg. Une première chanson dédiée rien qu’à Winnipeg…
J’ai déjà fait référence plusieurs fois au Manitoba dans mes chansons. Mais c’est ma première lettre d’amour à Winnipeg. Je parle vraiment du centre-ville, du quotidien, de vivre au centre de Winnipeg. C’est vraiment ce Winnipeg-là, la zone urbaine qui m’a inspiré mon rap. On n’est pas New York, mais quand même. Il y a une énergie qui m’inspire dans Winnipeg. C’est une ville qu’on aime comme elle est. Sinon on ne serait pas resté.
Dans les paroles, vous dites : Si je reste ici, c’est que je veux marquer cette cité…
Dit comme ça, ça a l’air bateau mais j’en suis sûr : Dieu t’aime, Winnipeg. À la base je suis un rappeur gospel. Mais j’ai réussi à ne pas rester dans mon coin, dans mon église. J’ai toujours voulu aller vers les autres. Winnipeg, c’est une ville que Dieu aime. J’ai envie que les gens connaissent cet amour-là. J’ai envie de voir la ville de Winnipeg rayonner, pas seulement culturellement ou artistiquement mais aussi spirituellement. On voit des gens dans cette ville qui passent par des souffrances. Par exemple, je parle du North End et je dis dans la chanson : Les gens disent que c’est un quartier de tox[icomanes] et de tocards, et puis je réponds que moi j’y ai vu des leaders qui boxent. Je vois aussi des gens qui se battent et ce sont ces gens-là que je veux voir réussir, que je veux voir bénis.
Ces gens ne se battent pas en vain…
Ces gens se battent pour changer les choses. Il y a des organisations ou des leaders comme Michael Redhead Champagne qui s’activent à sensibiliser le public à la violence envers les femmes autochtones, ou encore aux drogues, aux amphétamines… On voit qu’il y a, au milieu du quartier d’une ville où les choses sont difficiles, des gens qui font des choses et qui veulent faire avancer et améliorer les conditions de vie en ville.
