Au Canada depuis novembre 2009, Kamakoye Basse a été scolarisé dans deux écoles de la Division scolaire franco-manitobaine : l’école Lacerte et le Collège Louis-Riel. Maintenant âgé de 18 ans, il partage son expérience.
Par Ophélie DOIREAU
Originaire du Mali, Kamakoye Basse a commencé sa scolarité en troisième année à l’école Lacerte, située au Parc Windsor. « J’ai toujours eu une bonne impression dans les endroits où l’on m’a accueilli. Quand je suis arrivé à l’école, il y avait eu un évènement spécial pour accueillir les nouveaux arrivants. Il y a eu la même chose pour mes frères plus tard.
« Je pense que les choses sont bien faites au sein des écoles pour accueillir des nouveaux arrivants et pour les intégrer. Nous sommes tous traités de manière égale.
« Même si, souvent par manque de temps, les enseignants ne prennent pas le temps d’expliquer le système canadien ou la culture du pays. Il y a un toujours un élève qui va prendre la responsabilité de montrer à un nouvel élève comment l’école fonctionne.
« Et puis même si ça prend du temps, on est humain, on peut analyser et essayer de comprendre par nous-même la culture d’un nouveau pays. »
À son avis, l’intégration des élèves issus de l’immigration ne pose pas vraiment de problème. « Les Franco-Manitobains et les nouveaux arrivants se mélangent. Après, c’est comme pour tout : il y a une question de personnalité. Moi j’ai de très bons amis Franco-Manitobains et de très bons amis issus de l’immigration. »
Au sujet des allégations de racisme au sein du Collège Louis-Riel qui ont récemment fait surface, Kamakoye Basse assure qu’il n’a « personnellement jamais été victime de racisme au sein des écoles. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’existe pas.
« Je pense qu’il y aurait peut-être du travail à faire au niveau de ce que les élèves peuvent se dire entre eux. Certains pensent juste faire des blagues, mais ce n’est pas reçu comme ça par d’autres élèves.
« Je n’avais pas connaissance de ce qui s’était passé au Collège Louis-Riel avant que Radio-Canada en parle. Alors je vais donner mon point de vue à partir de ces informations.
« Certaines des allégations remontent à 2002. Ça devient bien difficile de déterminer ce qui a été dit ou pas. Et on n’a pas toutes les informations. Peut-être que suivant l’ampleur de la situation, des mesures avaient été prises en interne?
« Entre les tensions qui entourent les mouvements Black Lives Matter et en plus le coronavirus, le moment me paraît difficile pour en parler. Je ne sais pas si c’était le moment pour sortir ces histoires. »