Par Michel LAGACÉ
Depuis que la crise sanitaire est venue bouleverser nos vies voilà presqu’un an, il nous a fallu abandonner tant d’activités tenues pour acquises depuis des années. Des activités aussi simples que sortir avec des amis, recevoir les gens chez soi, assister à un concert ou à un jeu sportif.
L’année 2021 s’ouvre sur un paradoxe qu’il nous faudra surmonter : tout indique que le nombre de cas actifs, d’hospitalisations et de décès continuera d’augmenter même s’il existe des vaccins pour nous protéger contre le virus. Il faudra donc se résigner à continuer à respecter les mesures sanitaires qui gouvernent nos vies depuis des mois, tout en sachant au moins que la fin de la crise est possible.
Au-delà de ce paradoxe, l’année 2021 va nous mettre face à des questions fondamentales. Allons-nous, par exemple, repenser notre façon de concevoir qui sont les travailleurs essentiels dans notre société?
Les camionneurs qui transportent la nourriture et les médicaments, les employés d’épiceries, les éboueurs, les employés du secteur de la santé et des établissements de soins de longue durée ne pouvaient pas se permettre de rester à la maison durant des mois de confinement. Comment allons-nous concrètement reconnaître leur valeur en tant que société?
Et justement sur le plan sociétal, quelle sera la façon dont on conçoit le travail? Des centaines de milliers d’employés ont dû travailler à la maison pour réduire la propagation du virus. Sommes-nous prêts maintenant à repenser le modèle traditionnel qui oblige un grand nombre d’employés à entrer au bureau à tous les jours? Sera-t-il possible de réduire ce va-et-vient quotidien et viser un nouvel équilibre travail-vie?
Après avoir improvisé des programmes d’aide pour les milliers d’employés qui ont perdu leur emploi cette année, les gouvernements pourront-ils concevoir une meilleure manière de distribuer notre richesse? La possibilité d’assurer un revenu minimum garanti qui offrirait à tous les citoyens les moyens de vivre au moins modestement est en discussion depuis des décennies. Aurons-nous la volonté de faire le ménage dans nos programmes sociaux et permettre à tous de vivre dans une certaine dignité tout en mettant fin aux bureaucraties complexes que nous avons créées pour gérer et contrôler ceux et celles qui sont dans le besoin?
Et par-dessus tout, en 2021, il nous faudra prendre conscience que pandémie veut dire propagation mondiale d’une maladie. Un effort doit donc être fait dans tous les pays, étant entendu que le Canada n’est pas une île.
Et il en va de la pandémie comme du réchauffement climatique qui doit être traité planétairement, puisque les experts s’entendent pour dire que la porte se referme rapidement sur la possibilité d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015. Souhaitons donc que 2021 marquera un point de départ et que la nouvelle année ouvrira de nouveaux horizons à toute l’humanité.