Par André Boisjoli

Elena Sturk-Lussier a remporté le 24 juillet 2021 la compétition Cinéastes Émergents, présenté par RBC.
« Il y avait 17 soumissions de pitch. Cinq finalistes ont été choisis pour présenter leurs idées devant un jury et le public au Festival du film de Gimli.

« J’ai gagné 10 000 $ pour réaliser mon film Stay.
5 000 $ me serviront pour la location de l’équipement. J’aurai aussi l’opportunité de travailler avec un mentorat du National Screen Institute (NSI), une année gratuite d’adhésion à On Screen Manitoba et une journée à All Access en janvier
2022. (1) »

Elena Sturk-Lussier souhaite réaliser son film dans la prochaine année pour le présenter lors de la prochaine édition du Festival du film de Gimli.

« Stay va être un court métrage d’une durée de 7 à 8 minutes. C’est à propos d’une fille et un garçon de 17 ans qui arrivent à un motel un soir. »

« La fille est enceinte. Les adolescents sont en route vers une plateforme pétrolière. Le garçon flirte avec la réceptionniste et avoue qu’il ne veut pas le bébé. Les thèmes abordés incluent la peur de devenir adulte et l’envie de rester adolescent. »

| Depuis toute jeune

Ce n’est pas la première réalisation de la cinéaste. Son premier court métrage frenchie a été présenté au Festival du film de Gimli 2021 dans le cadre des célébrations de MB150. Pour le prochain, Elena Sturk-Lussier souhaiterait essayer de nouvelles techniques.
« Le tournage aura lieu en soirée, une première pour moi. Je veux prendre cette opportunité pour jouer avec l’éclairage en utilisant des néons. »

Elena Sturk-Lussier a toujours eu un amour pour les films. Dans sa jeunesse elle créait des films avec ses amis. Elle nous raconte ses débuts :
« J’ai commencé quand j’avais 11 ans en tant que comédienne. Quand j’étais à l’école, j’ai fait des contrats de pigiste dans la préproduction, production et post-production.

« Mon gros rêve était d’être scénariste. Dès que j’ai réalisé un film étudiant, j’ai pris conscience que j’aimais vraiment la réalisation. J’aime être en charge! (rires).

«Je souhaite être indépendante pour que je puisse continuer à réaliser des films pour le reste de ma vie. »

Chaque artiste a une inspiration, il n’en a pas été autrement pour Elena Sturk-Lussier qui a suivi les pas de sa mère, Danielle Sturk, cinéaste nominée pour le prix Allan King en 2020 (2).

| Le français comme atout

« Je m’inspire des femmes réalisatrices, surtout Jennifer Kent, Lynne Ramsay, Jane Campion. Des femmes qui font des films qui abordent des thèmes sur la masculinité toxique, je les admire beaucoup. »

La cinéaste avoue que son style artistique est encore en plein développement.
« Je favorise le style handheld, la caméra n’est pas fixe, toujours en mouvement, beaucoup de plans rapprochés, très intimes et des images avec l’emphase sur le flou en arrière-plan. »

La Franco-Manitobaine produit plusieurs de ces projets en français. « La majorité de mes opportunités dans l’industrie du film ont été en français. En tant que comédienne j’ai commencé en français. Mes deux projets de scénarisation sont en français.

« Je suis ainsi directrice de production à Wookey Films dans le cadre d’un nouveau projet, et mon premier court métrage frenchie était dans les deux langues, sur le sujet de l’identité franco-manitobaine. »

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(1) All Access est une conférence présentée par On Screen Manitoba pour les professionnels de l’industrie afin de présenter leurs projets audiovisuels.
(2) Voir l’article dans l’édition de La Liberté du 7 au 13 octobre 2020.