La série 180, diffusée par TVA, a posé ses valises au Manitoba pour quelques jours en février, pour rencontrer des personnes qui ont fait un 180 dans leur vie. Cette série documentaire s’inscrit dans une volonté d’inspiration et de découvertes humaines.
Par Ophélie Doireau
À l’origine de cette série, une idée de Geneviève Turcot, scénariste pour 180. « Je suis journaliste. J’écris depuis plus de 20 ans et j’ai toujours adoré rencontrer les personnes qui avaient la confiance pour changer complètement de vie. Moi, j’ai toujours trouvé qu’il n’y avait pas d’âge pour se transformer.
« TVA avait le désir d’avoir une nouvelle série un plus positive et plus inspirante, surtout avec la COVID-19. Cette série me donnait un prétexte aussi pour me balader dans la francophonie canadienne. »
En effet, toute la série ne tourne qu’autour de francophones hors Québec qui ont fait un tournant dans leur vie. Geneviève Turcot explique ce choix. « Au-delà du fait que les diffuseurs publics doivent être partout au Canada, pour moi, c’était important que la francophonie canadienne soit le contenant et pas le contenu.
« Quand on regarde la télé au Québec, elle ne parle pas du fait d’être francophone ou québécois. Elle raconte des histoires. Alors pourquoi à chaque fois qu’on sort du Québec, c’est pour raconter que les gens parlent français? On peut aller plus loin que ça.
« Moi, je voulais raconter des histoires intéressantes n’importe où au Canada. Sans surligner la francophonie canadienne, elle est présente parce qu’on suit les gens dans leurs histoires. »
Raconter des histoires inspirantes
Dans ces histoires inspirantes, l’équipe de 180 est allée à la rencontre de la styliste Andréanne Dandeneau, propriétaire d’Anne Mulaire, qui a pris un tournant dans sa vie, il y a 17 ans. « On se concentre beaucoup sur le comment j’ai lancé mon entreprise, quelles valeurs je voulais absolument mettre en avant, mon histoire métisse. C’est l’fun de participer à cette émission. Mais ce n’est pas évident non plus parce qu’on revoit tout le cheminement qu’on a fait et c’est beaucoup d’émotions.
« Je trouve que cette émission permet de voir aussi tout ce qui se passe en arrière-plan d’un projet de vie d’une personne. Je suis chanceuse qu’on m’ait demandé de participer.
« En plus de mon histoire, je peux montrer à des jeunes et des moins jeunes qu’on peut faire des affaires en français partout au Canada. J’ai choisi d’être bilingue, même si c’était des frais en plus pour la traduction, mais la francophonie, c’est mon identité. C’est moi. »
De l’émotion, c’est ce que cherche Martin Cadotte, réalisateur de la série, dans chacun des tournages.
« C’est un beau défi parce que même si les tournages sont très rythmés, je cherche toujours à garder l’authenticité des personnes. Au Manitoba, on avait quatre épisodes à tourner en neuf jours. Quatre épisodes, ça veut dire quatre histoires qui viennent te chercher (1).
« Je trouve que c’est un privilège de découvrir tous ces francophones hors Québec. Même si j’ai des scripts très concrets à suivre, mon expérience me permet de laisser aller les personnes, c’est assez beau à voir. »
Pour la 2e saison, Geneviève Turcot espère que la série aura fait son petit bout de chemin. « Fabienne L’Abbé, notre recherchiste, a fait un travail incroyable de recherches pour
la première saison. Mais j’espère que dans la 2e, des personnes nous contacteront en nous disant : Oh je connais Untel qui fait ci, Unetelle qui fait ça… Ça serait incroyable. Je voudrais l’apport de la communauté dans la prochaine saison.
« Parce qu’il faut être conscient que les 180 de ces personnes ont eu un impact dans leur communauté. Les gens ne le réalisent pas toujours. Alors cette série, c’est une belle occasion de leur montrer. »
(1) Les autres personnes sont France Adams, Marie-Josée Dandeneau, Robert et Michelle Tétrault.