L’église de Sainte-Anne a fêté le 10 juillet ses 125 ans d’existence. Patrick Fredette a tout mis en œuvre pour que cette célébration soit une occasion de partage, de rencontres et d’écoute.
Par Ophélie DOIREAU
INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL – La Liberté
La première pierre pour construire l’église de Sainte-Anne a été posée en 1894, trois ans plus tard, la première célébration avait lieu entre les murs de l’église. Patrick Fredette, président du conseil pastoral de la paroisse, est impliqué dans l’organisation du 125e anniversaire.
« On se disait que c’était sûrement assez important de fêter cet anniversaire. Au départ, on voulait fêter la première pierre posée pour bâtir l’église. Puis la COVID-19 est arrivée donc on fête, en 2022, la célébration de la première messe dans l’église.
« L’église est un site historique reconnu et protégé en raison de l’âge et de la façon dont elle a été construite. »
La particularité de l’église de Sainte-Anne tient aux petits détails comme le suggère Patrick Fredette.
« Il y a, à l’intérieur, un orgue Casavant bâti dans le début des années 1900. Il y a aussi beaucoup de peintures de l’artiste international Leo Mol. Il y a huit ans, elle a été entièrement rénovée donc c’est une belle église qui mêle l’histoire et le nouveau. »
| Une histoire riche
Si l’occasion est à la fête, ça ne veut pas pour autant dire qu’il ne faut pas regarder son histoire franchement comme l’explique Patrick Fredette.
« Ce qu’on veut fêter, c’est l’importance de la bâtisse dans la communauté, le rôle rassembleur qu’elle avait. C’est important de souligner qu’il ne faut pas nier l’histoire. Il y a beaucoup de choses qui se passent au niveau de la réconciliation et de l’Église catholique. Chacun a une évolution personnelle à faire de ce côté.
« Le 125e de l’église est une occasion de placer le bâtiment dans son historique communautaire et de lancer une réconciliation personnelle. »
Patrick Fredette souligne que l’histoire du village est assez riche. « Il y a des traces des premières familles francophones du Québec qui sont venues dès 1850. Elles étaient installées dans la région d’Oak Point. Il y a tout un historique derrière ça parce que la région était reconnue pour sa richesse agricole et boisée.
« Aujourd’hui, on a un recul sur l’histoire des familles que l’on considère comme pionnières, sur les actes qui ont été commis, et la part de l’Église catholique. Ça ne veut pas dire que tout était mauvais. »
Pour cette célébration, l’accent a été donc mis sur la culture métisse et sur les voyageurs. Beaucoup de symboles se trouvent dans le choix des célébrations. « On a eu une messe bilingue de 10h à 11h. Il y a eu une sorte de mini pèlerinage, une procession de l’église jusqu’au Parc des Rédemptoristes. C’est une dizaine de minutes de marche.
« Si on a décidé de faire cette procession, c’est parce que pendant longtemps il y a eu des pèlerinages à Sainte-Anne puisque sainte Anne est la patronne des voyageurs et qu’elle est la grand-mère de Jésus. C’est toute une symbolique qui se trouve derrière. On a vu des milliers de personnes venir.
« Également, si on va jusqu’au cimetière c’est parce qu’on a retrouvé des pierres tombales à l’écart du cimetière. C’était probablement des familles ou des personnes enterrées à l’extérieur du cimetière parce qu’elles n’étaient pas des bons catholiques. Mgr LeGatt a tout de suite dit qu’il fallait les ramener au cimetière et les bénir.»
C’était donc toute une journée de célébrations puisqu’après les bénédictions, une fête extérieure a eu lieu. « Il y a eu de la musique, de la nourriture, tout le monde était le bienvenu de participer à ce qu’il a envie de participer. On a accueilli la brigade de la rivière Rouge qui est arrivée dans leurs canots avec des Sœurs Grises. Il y a eu des jeux de l’époque pour les enfants. »