Depuis le début des années 2000, le Fort Gibraltar propose à ses visiteurs des reconstitutions historiques fidèles au sein de sa bâtisse. Cette saison d’été est riche en évènements et ateliers.
Par Matthieu CAZALETS – Collaboration spéciale
« On veut de la visite! », s’exclame Monique Olivier dans son habit d’époque. La gérante aux programmes du patrimoine et de l’éducation du Festival du voyageur compte faire encore beaucoup de visites cet été avec son équipe au Fort Gibraltar.
La bâtisse, bâtie en 1810 par la Compagnie du Nord-Ouest a été une plaque tournante du commerce et de la création du Manitoba au 19e siècle. Le lieu propose depuis 2004 plusieurs types d’activités toute l’année à ses visiteurs pour faire revivre cette riche histoire.
S’il accueille chaque hiver le célèbre Festival du Voyageur, le lieu est aussi l’hôte de tours et ateliers pour découvrir l’histoire du Manitoba quand les températures remontent. Monique Olivier en fait l’inventaire : « En juillet et en août, on a eu et l’on aura des ateliers faits à la main. Ils se passent dans l’entrepôt de la remise de bois. Il faut s’inscrire en avance pour ça. Si tous les ateliers ont lieu, on va faire du perlage, ou de la broderie de perlage, des cuillères en bois. On va faire de la sculpture de pierre en savon, du tissage de ceintures fléchées… »
Le dimanche, les journées seront consacrées aux familles, l’entrée sera gratuite pour les enfants de moins de 12 ans : « Les dimanches sont les journées familiales. Tous les enfants en dessous de 12 ans ont l’admission gratuite, et on aura aussi une activité spéciale de marbrage de papier que les enfants peuvent faire, et également écouté des histoires avec des aînés autochtones. »
Pour cela, une équipe d’étudiants et de contractuels a été recrutée durant la saison estivale afin de recréer une vraie communauté du 19e siècle. Maxime Kornachuk est l’un d’eux. Pour lui, c’est primordial de partager cette histoire au plus grand nombre : « Étant Métis, je trouve que c’est vraiment intéressant d’en apprendre davantage au sujet de ma culture et du patrimoine du Manitoba. Surtout, certains de mes ancêtres étaient impliqués dans le Fort originalement en 1815 alors c’est vraiment intéressant d’être capable de revivre cette histoire de la perspective de mes ancêtres. »
Même son de cloche chez Rhianna Mathers, étudiante et engagée dans la troupe pour cet été : « Je fais du théâtre et c’est un peu de ça pour l’été. C’est amusant, c’est une occupation qui est très immersive pour les gens, on porte les costumes et l’on crée des personnages. »
D’autant plus que les températures estivales permettent aux équipes du Fort de proposer une expérience un peu plus complète que lors du Festival du Voyageur. C’est ce qu’évoque Maryse Gagné, contractuelle : « Si l’on compare au Festival, on a la chance de vraiment rentrer dans les détails et d’apprendre à connaître les gens un peu plus vite, plus en détail. C’est vraiment le fun de travailler à la saison d’été, c’est très différent et l’on a vraiment la chance de parler directement au public, au sujet de l’histoire du Manitoba et comment est-ce qu’on est arrivé à être notre petite province. »
Monique Olivier précise : « Une visite typique en été, c’est environ une heure et demie à deux heures tandis que pendant le Festival c’est peut-être une heure, même moins que ça. Tu as moins de chances de parler, d’entrer dans les sujets de l’histoire, dans les cabanes, puis d’avoir une visite personnalisée, parce que tu es avec des centaines d’autres personnes. »
Ses équipes reçoivent du monde de partout en cette saison 2022 : « On a beaucoup de Québécois qui viennent vers l’Ouest. On a aussi de touristes américains. » Les touristes locaux répondent présents aussi : « On veut de la visite, mais on veut aussi cibler les populations locales. Il n’y a vraiment pas beaucoup de monde qui sait qu’on est ouvert les étés. »
Le site est ouvert tout l’été aux visites libres sans forcément de réservation : « Si tu es une personne qui ne veut pas vraiment parler, on comprend complètement et tu peux juste passer à travers. D’habitude, on donne juste un petit historique du Fort puis de la traite des fourrures, et, après ça, on recommande d’aller dans un sens contre l’horloge pour avoir l’histoire au complet. »