Cet été, une équipe de la crosse manitobaine a participé au premier championnat national canadien depuis 2019. Ce sport a notamment une grande importance pour le Canada et surtout pour les peuples autochtones qui ont été les premiers à pratiquer ce sport.
Par Raphaël BOUTROY
Le sport de la crosse est le sport officiel du Canada. Cet été, aux championnats nationaux à Langley en Colombie-Britannique, l’équipe des 14U du Manitoba a joué neuf jeux.
Robert LaFrenière est l’entraîneur de l’équipe des 14U, des jeunes de 13 et 14 ans :« Les nationaux sont un évènement très excitant! À cause des restrictions sanitaires, on n’en a pas eu depuis 2019 et tout le monde avait hâte de se remettre dans de grandes compétitions. »
Le sport de la crosse met en opposition deux équipes qui ont comme objectif de mettre la balle dans le filet de l’autre. Il y a deux types de la crosse. La crosse en enclos qui se joue sur un terrain de la taille d’une arène de hockey et qui est souvent plus physique. Alternativement, il y a la crosse de champ qui se joue sur des terrains de taille comparable à des terrains de soccer. L’équipe des 14U a joué la crosse en enclos lors des championnats nationaux.
Avec une équipe si jeune, peu des athlètes qui partent aux nationaux ont eu l’occasion de participer à une compétition aussi importante. « Seulement quatre des jeunes dans l’équipe ont déjà fait une compétition nationale avant celle-ci. C’est rare que des jeunes qui jouent à ce niveau depuis deux ou trois ans n’aient pas eu l’occasion de faire des compétitions à l’extérieur du Manitoba. »
Au Manitoba, il y a une ligue de la crosse, mais cette année il n’y avait que cinq équipes.
« Le problème, avec si peu d’équipes, c’est que les jeunes ne jouent pas beaucoup de jeux. Cette année au Manitoba, les athlètes 14U ont seulement joué une douzaine de parties, les jeunes du même âge dans des provinces comme la Saskatchewan, l’Ontario ou l’Alberta en ont joué une quarantaine. »
Cela n’a pas empêché l’équipe de performer. Les 14U terminent les championnats nationaux avec une médaille de bronze. « C’est un grand accomplissement pour le Manitoba! » dit Robert LaFrenière.
| Des Manitobains prêts
Malgré tout et sous la tutelle de l’équipe d’entraînement composée de Cruz Jimenez, Tyndall Fontaine, Himal Parekh, Tara Goller et Robert LaFrenière, les jeunes athlètes se sont bien préparés.
« Les dimanches, on a un entraînement physique d’une heure et une pratique de deux heures, les lundis on a un entraînement de deux heures et les mercredis on a des entraînements de deux heures avec des tests d’habiletés physiques. En plus, les jeunes doivent lancer leur balle de la crosse avec leur bâton et la rattraper 1 000 fois tous les jours et ils doivent courir au moins un kilomètre tous les jours. Ils envoient ensuite un message indiquant le montant de temps que ça leur a pris pour accomplir ces deux tâches aux entraîneurs afin qu’ils puissent surveiller leur progrès. »
Former des athlètes si jeunes est important pour ce sport de popularité croissante. Une bonne base d’athlètes donnera des équipes compétentes pour de plus grandes compétitions. « L’équipe des 17U du Manitoba a été aux Jeux d’été du Canada du 6 au 21 août. »
Pour information, l’équipe masculine a terminé 7e et l’équipe féminine, 6e de ce tournoi.
Le sport de la crosse gagne de l’élan sur le plan international. D’après Robert LaFrenière : « Il y a des ligues professionnelles aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, en Pologne, etc. Il y a un lobby qui s’opère pour qu’une version hybride entre la crosse en enclos et la crosse de champ soit introduite aux Jeux olympiques à Los Angeles en 2028. »
Il poursuit : « C’est très motivant pour les jeunes de penser qu’il y a un avenir professionnel dans ce sport, le plus qu’ils voient ceci, le plus qu’ils vont vouloir y participer. »