L’économie canadienne a perdu des emplois pour le troisième mois consécutif en août (-40.000) et le chômage a grimpé à 5,4 %, selon des données officielles publiées vendredi.

Il s’agit de la première augmentation du taux de chômage en sept mois, indique Statistique Canada, et “la première hausse qui ne survient pas à la suite d’un resserrement des restrictions de santé publique depuis mai 2020”.

La baisse des emplois est imputable au secteur de l’enseignement (-50.000) et à celui de la construction (-28.000) et se retrouve surtout chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, principalement chez les jeunes femmes, ainsi que chez les personnes de plus de 55 ans.

“Ce résultat est bien pire que les prévisions consensuelles qui tablaient sur un gain de 15.000 emplois et un taux de chômage de 5,0 %”, a commenté Royce Mendes, analyste financier à la banque Desjardins, ajoutant que le marché de l’emploi semble se détériorer plus rapidement que prévu.

On constate notamment une baisse du nombre d’employés dans le secteur public en août tandis que ceux dans le secteur privé et le nombre de travailleurs autonomes sont demeurés stables.

Le salaire horaire moyen a affiché une hausse de 5,4 %, pour atteindre 31,33 dollars canadiens (23,89 euros) sur 12 mois, soit “une augmentation plus rapide que ce que les analystes avaient prévus”, souligne Royce Mendes.

Selon ce dernier, cela “renforce notre perception que les hausses de taux sont susceptibles d’entraîner une récession au Canada”, conclut l’analyste financier ce qui pourrait obliger la Banque du Canada à suspendre ou du moins à ralentir sa politique de hausse des taux.

Pour la cinquième fois cette année, la banque centrale du Canada a relevé mercredi son taux directeur pour atteindre 3,25 %, son plus haut depuis quatorze ans, tout en estimant que de nouvelles hausses étaient à prévoir en raison de l’inflation galopante.

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