Il y a quelques jours, Ariane Jean, alias Sala, a sorti le tout premier single de son deuxième album. La chanteuse franco-manitobaine revient sur son processus créatif dans un quotidien très chargé.
Par Jonathan SEMAH
C’est avec excitation, impatience et peu d’inquiétude que le vendredi 28 octobre, Ariane Jean, connue comme Sala sur scène, a dévoilé la première chanson de son deuxième album. Intitulée Les Pieds dans le béton, Sala explique comment elle a écrit cette chanson. « On était encore en pleine pandémie il y a un ou deux ans. À distance, j’ai participé à un genre de séminaire d’écriture avec plusieurs autres artistes. J’ai réservé une chambre d’hôtel pour me concentrer et me plonger complètement dans la création. Et à partir d’exercices pendant ce comité, j’ai eu l’inspiration pour écrire une partie de cette chanson. J’y suis revenue quelques semaines plus tard. En une soirée, je l’ai terminée en faisant même les arrangements. »
Cette manière de faire a été assez originale pour Sala qui ne travaille pas comme ça habituellement. « C’est du jamais vu pour moi. Ça n’arrive jamais que j’écrive une chanson en un jour. J’ai des semaines pleines alors la création et l’écriture plus précisément, ce n’est pas toujours la première tâche pour moi. Puis j’ai besoin d’une certaine atmosphère et plus de temps pour créer et je n’ai pas toujours ce luxe. »
Mais cette fois-ci, la chanteuse a fait le choix de la création. Ce qui convient bien au thème de cette chanson qui parle d’ambivalence et la capacité à faire des choix. « Je suis quelqu’un qui a beaucoup de difficultés à prendre des décisions. Et j’ai souvent vu ça comme quelque chose de négatif. Mais en écrivant ce texte, je me suis rendu compte que c’était peut-être moins grave que ce que j’imaginais. Être ambivalente me permet de voir les deux côtés d’une situation et d’y trouver du bien dans toutes les options. »
| Un vidéoclip original
Étant un thème qui la touche personnellement, Sala a eu plus de facilités à écrire à ce propos. « Je comprends très bien comment je me sens par rapport à tout ça donc ça m’a permis de puiser en moi plus facilement. »
Avec ce retour musical s’en vient aussi un tout nouveau visuel. L’ancienne membre de Chic Gamine qui s’est lancée en solo depuis quelques années propose un vidéoclip tout en animation pour cette chanson. Elle s’est appuyée sur Zeph Rissin, un concepteur graphique manitobain. « J’ai très vite eu envie de faire quelque chose de différent. J’ai pensé à l’animation, mais je n’en avais jamais fait et je n’avais pas de contact dans ce domaine. Mais un collège aux 100 Nons m’a soufflé le nom de Zeph. Je suis allé voir son travail, ça m’a plu, on est entré en contact et ça a vite bien été entre nous. Trouver des gens efficaces sur lesquels je peux m’appuyer est très important et j’ai eu ce feeling avec lui. »
Zeph Rissin étant anglo-phone, Ariane Jean a dû lui traduire chaque ligne de sa chanson. Pour le reste, elle lui a parlé de son projet et donné quelques détails sur ses envies, mais a, en grande majorité, donné carte blanche pour la réalisation. « Je lui ai donné les éléments que j’avais comme la pochette, des photos ou le thème pour les couleurs. Mais très vite, il m’a envoyé quelques références pour me montrer ce à quoi il pensait. Une fois dans la bonne direction, il a été très libre. »
L’artiste indépendante a beaucoup apprécié le professionnalisme de Zeph Rissin. Elle espère travailler à nouveau avec lui.
Pour le reste, Les Pieds dans le béton est le lancement officiel du deuxième album de Sala qui devrait voir le jour au premier semestre 2023. « Ça sera une collection de chansons toujours dans la même veine de mon univers. Mais évidemment, j’ai évolué en tant qu’artiste et personne. J’ai donc creusé plus profondément pour écrire les chansons. Ce sont des musiques pour lesquelles j’ai fait la composition et les arrangements. J’avais des idées assez concrètes de ce que je voulais d’un point de vue sonore. Tout est presque terminé à ce point-ci. »
Chanteuse, coordonnatrice de la programmation pour le 100 Nons, Ariane Jean est aussi mère de famille. Dans ce quotidien chargé, à l’heure des choix, elle s’interroge. Deviendra-t-elle artiste à plein temps? « C’est sûr que je veux en faire plus, je veux faire plus de spectacles par exemple. Le but est de créer un écosystème musical qui me permettra de faire et partager de la musique assez régulièrement. Il va falloir voir comment ça joue dans tout le reste pour trouver le bon équilibre. »