Le Canada a présenté dimanche une enveloppe de 2,3 milliards de dollars canadiens pour sa stratégie économique et diplomatique dans la région Asie-Pacifique, où Ottawa souhaite se hisser en “partenaire authentique et fiable” face à la Chine.

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Pour renforcer sa présence et son influence en Asie-Pacifique, Ottawa prévoit un renforcement de ses capacités militaires dans le Pacifique, avec notamment l’envoi d’une frégate, le développement des échanges commerciaux et des investissements, l’appui à des programmes “d’aide internationale féministe”, le financement d’infrastructures “durables” et le renforcement du réseau diplomatique canadien, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

“L’avenir de l’Indo-Pacifique est le nôtre; nous avons un rôle à jouer pour le façonner. À cette fin, nous devons être un partenaire authentique et fiable” parmi les alliés occidentaux, a fait valoir la cheffe de la diplomatie canadienne, Mélanie Joly, dans ce communiqué.

“Cette stratégie envoie un message clair: le Canada est bien présent dans la région et il est là pour rester”, a-t-elle insisté.

Cette feuille de route vise “à approfondir notre engagement dans l’Indo-Pacifique au cours des 10 prochaines années, en augmentant notre apport à la paix et à la sécurité régionales”, indique le document.

Cette stratégie est dévoilée à la suite d’une tournée du Premier ministre Justin Trudeau et de Mme Joly dans la région, qui ont assisté à plusieurs sommets: celui de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à Phnom Penh, au Cambodge, celui du G20 à Bali, en Indonésie et celui du forum de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), à Bangkok.

Le Canada, à couteaux tirés avec la Chine, ne cache pas le fait que sa stratégie pour la région a été formulée en réaction à l’influence de Pékin.

“Il y a un problème fondamental avec le fait que la Chine, actuellement, ne respecte pas les normes internationales et tente de les modifier ou de les interpréter à son propre bénéfice”, a estimé la ministre Joly auprès du quotidien québécois La Presse. “Il y a un risque géopolitique à faire des affaires en Chine”, a-t-elle souligné.

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