Le produit intérieur brut (PIB) canadien a progressé de 2,9 % au troisième trimestre, surpassant largement les attentes des analystes, a annoncé mardi l’institut canadien de la statistique.

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La cinquième hausse successive du PIB est principalement due à la croissance des exportations de pétrole brut et de bitume (+2,1 %) et à une accumulation élevée des stocks pour un deuxième trimestre consécutif.

Statistique Canada a par ailleurs légèrement révisé à la baisse le taux de croissance de l’économie canadienne pour le deuxième trimestre, de 3,3 % à 3,2 %.

Les stocks ont augmenté dans les secteurs de la fabrication, du commerce de gros et du commerce de détail pour atteindre “un niveau record en matière d’ajouts aux stocks”, souligne Statistique Canada.

Les Canadiens ont toutefois moins investi dans les logements pour le deuxième trimestre consécutif, en réduisant leur dépenses en rénovations ainsi que les activités de revente.

La croissance du PIB a également été atténuée par une réduction des dépenses des ménages, menant à une augmentation de leur revenu disponible.

Dans le monde professionnel, la rémunération des employés canadiens a continué d’augmenter au troisième trimestre mais sur une rythme plus lent, le plus faible observé depuis la mi-2020, souligne l’agence gouvernementale.

“La solide croissance enregistrée au troisième trimestre ne reflète pas vraiment la force sous-jacente de l’économie canadienne”, a tempéré Royce Mendes, analyste financier à la banque Desjardins, soulignant qu’une “grande partie de la hausse provient de la demande extérieure et de catégories volatiles”.

“Certains signes précurseurs indiquant que les pressions inflationnistes ont commencé à s’atténuer, et (…) un ralentissement de la demande intérieure, signifient que la Banque du Canada pourrait bientôt arriver à la fin de son cycle actuel de hausse des taux d’intérêt”, a pour sa part souligné Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de RBC Economics.

De nombreux analystes s’accordent sur le fait que la banque centrale canadienne devrait n’augmenter son taux directeur que de 0,25 point la semaine prochaine.

Fin octobre, elle a rehaussé pour la sixième fois consécutive son taux directeur, passant de 0,25% en janvier à 3,75 %, dans l’optique de ralentir l’inflation.

Le taux d’inflation est resté stable en octobre à 6,9 %, après un pic record de 8,1 % en juin.

Estimée à 3,9 % pour 2022, la croissance du PIB devrait tomber à 0,7 % en 2023, a indiqué le gouvernement lors de sa dernière mise à jour du budget, en admettant que la perspective d’une récession se rapprochait sur fond d’inflation record.

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