La banque centrale du Canada a rapporté pour la première fois un déficit de plusieurs centaines de millions de dollars après un déséquilibre dans son bilan provoqué par sa politique agressive de hausse de taux d’intérêts pour lutter contre l’inflation.

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Pour le trimestre clos au 30 septembre, la banque du Canada a enregistré une perte de 522 millions de dollars canadiens (372 millions d’euros), une première en 87 ans, selon un rapport de l’institution publié mardi.

Ce déclin s’explique par “les charges d’intérêts versés sur les dépôts détenus par la Banque (à des taux d’intérêt variables dans un contexte de hausse), qui augmentent plus rapidement que les revenus de placement de la Banque (à taux fixe)”, précise le document.

Ces pertes ne devraient toutefois pas affecter sa “capacité à assurer la conduite de la politique monétaire”, a indiqué son gouverneur Tiff Macklem, devant des parlementaires, la semaine dernière.

Les décisions de l’institution ne sont “pas prises dans le but de maximiser nos revenus”, a-t-il ajouté.

Fin octobre, elle a rehaussé pour la sixième fois consécutive son taux directeur, passant de 0,25 % en janvier à 3,75 %, dans l’optique de ralentir l’inflation.

En plus de relever ses taux directeurs, la Banque a mis en oeuvre durant la pandémie des mesures d'”assouplissement quantitatif” à l’américaine, une politique monétaire par laquelle une banque centrale rachète massivement de la dette publique ou d’autres actifs financiers afin d’injecter de l’argent dans l’économie.

Ces mesures ont ensuite été stoppées, quand la Banque centrale a lancé sa politique de “resserrement quantitatif” qui s’est poursuivie au troisième trimestre de 2022.

“L’ampleur des pertes et la durée de l’épisode dépendront en fin de compte d’un certain nombre de facteurs, notamment la trajectoire des taux d’intérêt et l’évolution de l’économie et du bilan”, a précisé Tiff Macklem.

Les banques centrales australiennes et britanniques ont également été déficitaires ces derniers mois.

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