Cette exposition, la toute première pour l’artiste, met en avant l’une de ses toutes premières passions.

C’est non sans stress et doute, mais aussi avec une forme de soulagement qu’Alison Palmer fait découvrir cette exposition au public. Même si elle a donné une grande partie de sa vie professionnelle aux arts et à la culture, elle n’a jamais eu la chance d’exposer son propre travail. Convaincue par les propos de Lou-Anne Bourdeau, la directrice par intérim de la Maison des artistes, Alison Palmer a finalement décidé d’appliquer et d’exposer son travail. « C’est un mélange d’émotions, mais surtout une grande fierté. C’est une nouvelle expérience qui me fait avancer », précise sourire aux lèvres Alison Palmer.

Celle qui a été enseignante en théâtre et arts visuels explique son choix de travailler le verre. « J’ai suivi des cours d’art quand j’étais petite fille. Puis un peu plus tard, quand j’étais jeune d’adulte, un ami m’a donné du vitrail comme cadeau. Ça m’a donné envie de suivre des cours sur ce matériau. J’ai travaillé sur les vitraux puis la mosaïque. J’aime travailler la couleur, j’aime la vie que ça donne. C’est un peu comme une peinture où tout n’est pas parfait. Mais quand on met tous les éléments ensemble, le rendu est harmonieux. Puis la lumière est super importante, c’est ça qui donne de la vie au verre. »

Alison Palmer indique aussi que le verre lui laisse une grande liberté où seule sa propre créativité est sa limite. En revanche, les angles d’une porte ou d’une fenêtre ou encore les blessures en manipulant le verre sont les défis qu’elle peut rencontrer. Alison Palmer rappelle aussi que le travail du verre est très méticuleux, mais qu’il est ouvert à tous. « Beaucoup d’artistes travaillent le verre à travers le monde. Certains m’inspirent comme Gustav Klimt et sa forêt de bouleaux. L’une de mes oeuvres prend cette peinture comme point de départ. Les vitraux des églises sont aussi assez fascinants quand il y a des effets de lumière et des jeux de couleur au sol. »

LA PANDÉMIE, SOURCE D’INSPIRATION

Alors que plusieurs artistes ont pu connaître un moment compliqué d’un point de vue artistique pendant la pandémie et les confinements, ça a eu l’effet inverse pour Alison Palmer. Selon l’artiste, ça lui a permis de prendre du temps et de réaliser ses créations. « Toutes les oeuvres exposées ont été faites à cette période et représentent ma façon de voir les choses à ce moment-là. Il y a des couleurs claires, plus sombres, il y a un tournesol, ça représente bien mes énergies différentes. La salle dans laquelle j’expose est petite, ça rappelle le confinement. Puis ce sont des fenêtres et des portes réutilisées, on ne sait pas si nous sommes dehors ou à l’extérieur, j’aime ça. »

La pandémie a aussi eu un impact sur sa façon de penser. Alison Palmer essaie d’aller contre la pression qui peut être parfois mise sur les artistes. « On se met tellement de pression pour produire. Je me suis dit que quand j’aurai du temps, je ferai ceci. Donc il y a eu beaucoup de luttes là-dedans. Il a fallu réinstaller une routine. Même quand je n’avance pas beaucoup, au moins, j’avance. Le processus, c’est le plus important. Mais la société met tellement l’accent sur le produit. J’ai pris du temps pour moi. J’ai marché, j’ai médité à chaque moment où ça ne devenait plus un plaisir. »

Après cette première exposition, Alison Palmer, qui a aussi collaboré avec le Théâtre Cercle Molière, ne sait pas encore s’il y en aura d’autres. Alors cette exposition est-elle le point de départ d’une nouvelle carrière? « J’ai toujours voulu faire ce que je fais aujourd’hui. Je suis très intéressée à participer à d’autres expositions dans l’avenir. Je suis aussi très ouverte à la collaboration avec d’autres artistes sur un thème précis. »