Depuis le 26 janvier et jusqu’au 3 février, le Winnipeg New Music Festival (WNMF) a pris place dans la capitale manitobaine (1). Au total : cinq soirées de musique contemporaine sont prévues grâce à l’Orchestre symphonique de Winnipeg.
Sur une série de cinq soirées, il y en a pour tous les goûts comme l’assure Michel Lagacé, spectateur fidèle du Winnipeg New Music Festival. « Le premier soir, il y a eu neuf jeunes compositeurs et deux jeunes chefs d’orchestre qui ont eu la responsabilité de diriger une pièce. Ce sont leurs premiers pas. Ils jouent avec un orchestre professionnel qui est prêt à jouer ce qu’ils ont composé.
« C’est véritablement une occasion pour les jeunes compositeurs et les jeunes chefs d’orchestre puisqu’ils ont aussi eu accès à une semaine de formation de perfectionnement avec des compositeurs chevronnés.
« Outre ces jeunes compositeurs et chefs d’orchestre, il y aura des artistes de différentes cultures et de différentes traditions. Dans la mesure du possible, il y a des artistes autochtones qui viennent du Grand Nord. Ils apportent des mélodies qu’on n’entend pas souvent. »
C’est donc une véritable gamme musicale qui s’offre aux Winnipégois et Winnipégoises pour les prochains jours. L’ouverture à des nouveautés est un pré requis pour pouvoir savourer le festival dans son entièreté.
« Il y a beaucoup d’émotions pendant les concerts, les gens sont ouverts à ce qui est nouveau et c’est une symbiose qui fonctionne. »
Michel LAGACÉ
Depuis 1992
Si Michel Lagacé connaît aussi bien le fonctionnement de ce festival, c’est qu’il était président du CA quand l’idée a commencé à germer. « À cette époque, il fallait choisir un nouveau chef d’orchestre. Par un concours de circonstances, je me suis retrouvé président du comité de sélection avec d’autres membres du CA et deux membres de l’orchestre.
« Avant tout, il fallait savoir dans quelle direction nous voulions pour l’Orchestre symphonique de Winnipeg. Un point essentiel était d’être ouvert à la musique contemporaine. Dans les entrevues, nous insistions sur ce point.
« C’est finalement Bramwell Tovey qui a été choisi. C’est lui qui a commencé à faire mûrir cette idée avec Glenn Buhr. Ils ont concocté l’idée du Winnipeg New Music Festival. »
Un public à convaincre
C’est donc en 1992 qu’a lieu la première édition. Une première qui avait suscité quelques inquiétudes du côté de l’Orchestre symphonique de Winnipeg. « Il fallait évidemment de l’argent pour faire la première édition de ce Festival. C’est la Fondation du Maurier, qui voulait se montrer novatrice en appuyant les concerts.
« La première édition, le deuxième soir, on avait mis des gradins sur le théâtre et les musiciens étaient au milieu et la salle était fermée. On ne s’attendait pas à recevoir beaucoup de monde. Il n’y avait pas vraiment de public.
« Le troisième soir, il a fallu ouvrir la salle. Le mot était passé. Il y avait un public qu’on n’avait jamais vu. On ne le soupçonne même pas. Il y a eu un nouveau public et le public traditionnel est resté. »
Winnipeg : un lieu spécial
L’Orchestre symphonique de Winnipeg était la première institution à avoir réussi le pari d’apporter de la musique contemporaine en festival. Un pari réussi comme le souligne Michel Lagacé. « Avec ce festival, il y a eu des appels de partout au Canada pour nous demander comment on y est arrivé? Comment c’était possible d’intéresser à la musique contemporaine? Finalement, l’orchestre de Winnipeg a été mis sur la carte de l’Amérique du Nord.
« Il y a beaucoup d’émotions pendant les concerts, les gens sont ouverts à ce qui est nouveau et c’est une symbiose qui fonctionne.
« Certains compositeurs se faisaient la réflexion : il fait -30˚ à Winnipeg, pourquoi les gens viennent voir des concerts? Ils n’en reviennent pas. »
Cette année, le compositeur à l’honneur est le finlandais Kalevi Aho. Une soirée spéciale aura lieu samedi soir en hommage à Bramwell Tovey. Une initiative bienvenue pour Michel Lagacé. « Bramwell Tovey s’était mis à composer. L’orchestre va présenter une œuvre de sa composition. C’est un bel hommage qui lui sera fait. »
(1) Plus d’informations sont disponibles sur : https://www.wnmf.ca/ticket-info/
