Le gouvernement canadien a reporté d’un an jeudi son projet d’élargissement de l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant de troubles mentaux, en raison des inquiétudes du monde médical.

Depuis 2016, l’aide médicale à mourir est accessible aux adultes consentants et responsables, souffrant d’une maladie grave, incurable et irréversible, et dont la mort était proche.

La loi avait été élargie en 2021 à des personnes dont la vie n’est pas en danger à court terme et le gouvernement canadien souhaitait à partir de mars permettre aux personnes ayant pour seul problème médical une maladie mentale d’y avoir accès.

Mais David Lametti, ministre de la Justice, a annoncé jeudi le report d’un an de cette mesure.

“Nous devons être prudents”, a-t-il déclaré lors d’un point presse, évoquant une “question très complexe et profondément personnelle”.

“Nous devons avancer pas à pas en nous assurant que la profession et la société canadienne en général ont intégré cette étape”, a-t-il ajouté.

Selon le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, le délai “offrirait plus de temps notamment aux autorités de réglementation et aux cliniciens pour bien comprendre et mettre en œuvre les pratiques et lignes directrices”.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi, plus de 30.000 Canadiens ont eu recours à l’aide médicale à mourir (AMM), d’après les dernières données du gouvernement datant de 2021.

D’après des sondages, les Canadiens soutiennent en majorité cette pratique, mais des rapports ont récemment pointé des craintes de dérives, concernant le recours à l’AMM par des personnes pauvres ou isolées.

Une enquête a aussi été lancée après que plusieurs anciens militaires se sont vus offrir cette option par un employé du ministère des Anciens combattants.

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