C’est sur le terrain du 251 boulevard Provencher que s’élèvera dans le courant de l’année 2024 une nouvelle clinique bien-être. Avant l’élévation de ce projet se tenait la maison de Théophane Bertrand, ancien maire de la Ville de Saint-Boniface. Il est décédé en 1921. Mais sa maison est restée. Au fur et à mesure, elle a été réaménagée pour céder la place à des appartements locatifs.
Joseph Constant, voisin sur la 254 rue DuMoulin, souligne l’état de la maison avant sa démolition. « La maison était très négligée. Il faut dire qu’elle a été construite en 1890. Il y avait aussi des problèmes avec les locataires. Que ce soit des problèmes de cambriolages, de drogues ou même des coups de feux. »
Dre Lesia Shepel a racheté la maison en 2018 avec l’intention de la démolir. Joseph Constant, qui était également le président de l’Association des résidents du vieux Saint-Boniface, poursuit : « Elle possède déjà deux immeubles sur les terrains adjacents. Depuis l’achat, elle veut faire une clinique avec une pharmacie. Lorsqu’elle a présenté cette idée, l’Association a tout de suite approuvé l’idée de ce projet.
« C’est quelque chose qui s’intègre parfaitement dans le plan secondaire du nord de Saint-Boniface. C’est un projet dont la communauté a besoin. »
Avec l’approbation des résidents, Dre Lesia Shepel a alors pu lancer les démarches pour faire construire la clinique. C’est à la fin du mois de février 2023, qu’elle a enfin obtenu l’approbation pour le rezonage. « Je suis thérapeute, je travaille avec une partenaire d’affaires, qui elle aussi est thérapeute : Elvera Watson.
J’ai une longue histoire avec ce quartier. Notre désir de développer ce terrain vient du fait que nous sommes dans cette communauté depuis longtemps et c’est magnifique d’avoir pignon sur rue sur le boulevard Provencher.
« Bien qu’évidemment, le plus gros de l’administratif est passé. Désormais, nous devons obtenir des permis pour la construction. Ce qui peut prendre entre six à huit mois. C’est un projet démarré en 2018.
« Mon espoir est de construire un espace de 3 000 pieds carrés avec une clinique et une pharmacie. Le design est pensé de manière à moduler trois espaces de 1 000 pieds carrés pour ne pas mettre la charge d’utiliser tout l’espace pour un seul locataire. Le design prévoit aussi une mezzanine également pour l’avenir. »
Joseph Constant a particulièrement été reconnaissant envers le projet de pharmacie. Actuellement, les résidents de cette zone de Saint-Boniface doivent se rendre au Dominion Centre ou au Safeway pour avoir accès à une pharmacie. « Anciennement, il y avait deux pharmacies sur le boulevard Provencher. C’était il y a vraiment longtemps. Depuis maintenant une quarantaine d’années, il n’existe plus rien de la sorte sur le boulevard Provencher. »
Pas de services en français
C’est Ethem Tar, architecte et fondateur de Dark Horse Architecture qui se trouve derrière les plans de la clinique. « Lorsque nous nous sommes rencontrés, Lesia travaillait pour obtenir les permis de la Ville de Winnipeg. Sans vision, la Ville n’était pas vraiment prête à suivre le projet. Très rapidement, j’ai discuté avec elle pour ce qu’elle imaginait tout en essayant de faire rentrer le projet dans un espace déjà existant.
« Le plus important était d’avoir beaucoup de lumière naturelle. Pour Lesia, il était vraiment important que l’espace soit chaleureux.
«Il fallait aussi imaginé un endroit pratique pour les professionnels de santé tout en respectant l’esprit et le caractère du quartier de Saint-Boniface. »
Joseph Constant était d’ailleurs bien conscient de cet enjeu. « Il faut une balance entre ce qui est commercial et le résidentiel. »
Anglophone, Dre Lesia Shepel est consciente de l’im-portance de la francophonie. « Si nous pouvons trouver des praticiens francophones, bien sûr nous les considérerons avec une grande priorité. Nous sommes conscients que nous sommes dans un quartier désigné bilingue avec une histoire francophone importante. Mais nous voulons offrir des services à tous les résidents de Saint-Boniface. Nous n’avons pas encore de locataire pour le bâtiment.
« Je n’ai pas d’inquiétudes sur la localisation, le bâtiment serait proche de l’Hôpital Saint- Boniface, du quartier de la Bourse, de Transcona. »
Pour Joseph Constant, le français n’était pas une contrainte. « Je n’ai aucune inquiétude de ne pas avoir des services en français. L’Association représente tous les résidents du vieux Saint- Boniface et tout le monde ne parle pas français. »
De son côté de la Société de la francophonie manitobaine par l’intermédiaire de sa présidente, Angela Cassie, rappelle que des programmes existent pour encourager sur le bilinguisme sur le boulevard Provencher. « Le français est une valeur ajoutée pour les entreprises qui identifient Saint-Boniface. Il y a une clientèle pour eux en particulier lorsqu’on parle de santé. Le CDEM et Entreprises Riel travaillent activement pour sensibiliser à cette réalité. Nous encourageons tout ceux et celles qui veulent développer des stratégies et des pistes de solutions pour offrir des services en français. C’est gagnant-gagnant. »
Dre Lesia Shepel précise que le bâtiment peut accommoder deux médecins avec quatre salles d’examen en plus d’une pharmacie. « Nous ne voulions pas faire un immeuble immense, ce n’est pas l’objectif. Mais par contre, c’était important d’offrir des occasions pour ceux qui voulaient étendre leurs entre-prises, alors les différents espaces proposés répondent à cette réalité. »