Par Anne-Sophie THILL
Lundi en début d’après-midi, près d’une centaine de feux de forêts ou de broussailles étaient toujours actifs dans la province, dont 27 considérés comme “hors de contrôle” par les autorités.
“L’Alberta a demandé l’aide du gouvernement fédéral pour faire face aux incendies dévastateurs. Le Premier ministre Trudeau m’a assuré que le Canada serait là pour nous soutenir par tous les moyens possibles”, a déclaré la Première ministre de la province Danielle Smith, qui avait évoqué samedi des incendies “sans précédent”.
“Les Canadiens sont aux côtés des habitants de l’Alberta qui font face à ces terribles incendies de forêt”, a déclaré Justin Trudeau.
Les pompiers se concentrent sur ceux qui menacent des habitations. Autour de la principale ville d’Edmonton, de nombreuses routes étaient fermées à la circulation lundi avec, dans le ciel, de nombreux hélicoptères.
Plusieurs compagnies pétrolières – Vermilion Energy et Crescent Point Energy notamment – ont indiqué lundi avoir dû interrompre leur production par endroits en raison des feux.
– Ville interdite d’accès –
Si la province a ouvert plusieurs refuges pour les évacués, nombre d’entre eux ont fui avec leur camping-car ou caravane et se sont regroupés sur des terrains vagues. Certains sont hébergés chez des amis ou de la famille, comme Jerry Greiner, un habitant de Drayton Valley, à 150 km à l’ouest d’Edmonton.
“Vendredi, nous pouvions voir la fumée et il y avait un vent assez fort”, raconte-t-il à l’AFP, les larmes aux yeux.
“Dans la soirée, nous avons reçu la première alerte vers 22H00 puis l’avis final d’évacuation vers 23H00. Nous avons rapidement pris nos sacs pour nous rendre chez nos amis”, ajoute l’homme de 55 ans aux cheveux gris, évacué pour la première fois.
Autour de cette localité de 7.000 habitants entièrement évacuée, la forêt et les champs sont noircis par les flammes même si la plupart des habitations ont été préservées, a constaté une journaliste de l’AFP sur place.
La ville, prise dans la fumée, est toujours interdite d’accès, le feu étant maitrisé mais pas complètement éteint.
Installée dans un centre pour évacués, Kathy Bereuwski, 61 ans, est sous le choc. “Les derniers jours ont été très difficiles, très stressants”, confie-t-elle à l’AFP.
“Le ciel était noir, noir de chez noir. On ne voyait rien. Et un nuage de cendres nous tombait dessus”, ajoute cette femme, cheveux longs et blancs attachés.
A Fox Lake, dans le nord de l’Alberta, un violent incendie a ravagé 20 maisons, un magasin et un poste de police. Les habitants ont été évacués par bateau et hélicoptère.
– Des centaines de pompiers –
La province canadienne de l’Alberta, l’une des plus grandes productrices de pétrole au monde, “a connu un printemps chaud et sec et avec autant de petit-bois, il suffit de quelques étincelles pour déclencher des incendies vraiment effrayants”, a expliqué ce week-end la Première ministre de la province, Danielle Smith.
L’Alberta, tout comme dans ses deux voisines, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, connaît actuellement des conditions “anormalement sèches” voire une “sécheresse grave” par endroit, selon les derniers relevés du gouvernement canadien.
Depuis quelques années, l’ouest du Canada est frappé à répétition par des événements météorologiques extrêmes, dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique. En 2021, un dôme de chaleur “historique” avait fait des centaines de morts et avait été suivi par d’importants incendies.
Les autorités espèrent que l’arrivée de températures plus fraîches et d’un peu de pluie depuis dimanche, au moins dans le sud de la province, va permettre de contenir la situation.
“Au total il y a entre 600 et 700 pompiers de l’Alberta sur le terrain actuellement, et plusieurs centaines de pompiers venus des autres provinces pour nous aider”, a détaillé une porte-parole des secours dans la région.
Deux incendies de forêt sont également hors de contrôle en Colombie-Britannique et les autorités ont prévenu que des vents violents étaient attendus dans les prochains jours.
Fort McMurray (Alberta), le plus grand complexe industriel de sables bitumineux du monde, avait été marqué en mai 2016 par un gigantesque incendie, la plus coûteuse catastrophe de l’histoire du Canada.
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