Inès Lombardo
Dans l’optique de répondre aux besoins en immigration économique, le ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) se concentre une nouvelle fois sur les francophones. Le ministre Sean Fraser a annoncé, le 15 juin, l’expansion du programme Mobilité francophone pour les deux prochaines années.
La mesure touche aussi les employeurs canadiens qui se retrouvent déchargés de certaines lourdeurs du processus d’immigration de leurs futurs employés. Ils sont ainsi exemptés de payer la couteuse Étude d’impact sur le marché du travail (EIMT) – environ 1000 $ – nécessaire pour justifier que la ressource humaine n’est pas disponible pour ce poste au Canada.
Deux conditions sont toutefois imposées aux futurs employés : avoir au minimum une « maitrise modérée » de la langue française et exercer un métier des catégories 4 et 5 de la Classification nationale des professions. Les emplois en agriculture primaire sont exclus.
Ces deux catégories exigent au moins un diplôme d’études secondaires ou une formation professionnelle de quelques semaines. Les emplois visés sont notamment les gardiens d’enfants, les vendeurs ou les métiers spécialisés, comme boulanger par exemple.
« Un progrès »
Les candidats visés par l’annonce doivent avoir une compréhension et une expression orales modérées du français. Cela équivaut au niveau 5 des exigences linguistiques.
Ils doivent aussi fournir une preuve qu’ils répondent aux exigences linguistiques, comme leurs résultats au « Test d’évaluation de français ou au Test de connaissance du français, un diplôme ou grade d’un collège ou d’une université francophone, ou un document qui confirme des études dans un établissement francophone », détaille le communiqué de presse du ministère.
Sur cette exigence de la simple « connaissance modérée » du français, Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) dit s’être interrogée : « Il reste encore beaucoup d’inconnu », a-t-elle confirmé.
Elle se pose les mêmes questions sur les deux ans que doit durer l’expansion du programme. « La pénurie n’aura pas cessé dans deux ans. Pour moi, il faut un programme continu. Mais peut-être qu’IRCC prévoit de faciliter la résidence permanente à travers plusieurs programmes », avance-t-elle.
Les futurs employés peuvent acquérir de l’expérience de travail au Canada et prétendre à la résidence permanente. Auparavant, la mesure était réservée aux travailleurs étrangers temporaires francophones hautement qualifiés. L’annonce est un progrès, estime Liane Roy.