Cette intellectuelle, féministe engagée, l’une des premières femmes à avoir réussi à s’imposer dans les médias québécois, était connue pour son franc-parler. Elle a succombé en raison de “complications après des examens médicaux”, selon Québecor.
Denise Bombardier a notamment été la tête d’affiche de Radio Canada dans les années 70 et 80 pour des émissions politiques et culturelles, interviewant de nombreuses célébrités.
Elle entretenait également des liens forts avec la France, où elle avait terminé ses études, et avait marqué les esprits un soir de mars 1990, lors de l’émission de Bernard Pivot “Apostrophes”.
Devant deux à trois millions de téléspectateurs, la Québécoise s’était opposée, seule, à Gabriel Matzneff dont les écrits faisaient l’apologie des relations sexuelles avec les enfants et adolescents, estimant que la littérature ne pouvait “pas servir d’alibi”.
Elle lui avait crié sa colère, s’inquiétant pour les conquêtes mineures de l’écrivain et jugeant qu’il aurait eu “des comptes à rendre à la justice” s’il n’avait pas “une aura littéraire”.
Une archive vidéo de cet échange est devenue virale au moment de la parution en 2020 par Vanessa Springora d’un récit (“Le consentement”), sur sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de 36 ans son aîné. Un livre qui avait fait éclater le scandale et incité le parquet de Paris à ouvrir immédiatement une enquête pour viol sur mineurs de 15 ans.
Au Québec, Denise Bombardier était également connue pour ses prises de position conservatrices et pour ses ouvrages (“Le Dictionnaire amoureux du Québec”, “Lettre ouverte aux Français qui se croient le nombril du monde”…)
Elle avait par ailleurs écrit un portrait de la star Céline Dion après l’avoir suivi pendant un an lors de sa tournée mondiale (“L’énigmatique Céline Dion”). Et avait également écrit la chanson “La Diva” pour cette dernière.
Son décès a suscité de nombreuses réactions du monde politique et culturel.
“Bon voyage chère Denise. Brillante, courageuse, drôle. Amoureuse du Québec et de la langue française”, a tweeté le Premier ministre du Québec François Legault.
Pour la maire de Montréal, Valérie Plante, “son départ est un choc pour tout le Québec”.
“Femme de parole et de tête, Denise Bombardier était une grande Montréalaise qui avait le courage de ses opinions”, souligne-t-elle.
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