À côté du musée, à une centaine de mètres de Mahatma Gandhi, un feu sacré a été allumé. Jorden Myran, la sœur de Marcedes Myran, l’une des victimes d’un tueur en série présumé, demande que le feu ne soit pas photographié. En hommage à sa sœur disparue, le camp a été baptisé camp Marcedes.   

Lors de son refus de financer les fouilles du dépotoir Prairie Green, au début du mois de juillet, Heather Stefanson avait invoqué un rapport de faisabilité qui pointait du doigt certains risques : « nous ne pouvons pas sciemment risquer la santé et la sécurité des travailleurs manitobains pour une recherche, dont l’issue, n’était pas garantie. » Jorden Myran souligne que depuis, il n’y a eu aucun dialogue ou négociation entre la Province et les manifestants. La première Ministre avait aussi précisé qu’elle n’empêcherait pas le gouvernement fédéral de procéder aux fouilles s’il le souhaitait.

La décision de la Province a immédiatement provoqué de fortes réactions chez les militants autochtones, car les restes de Morgan Harris, Marcedes Myran ainsi que ceux d’une femme non identifiée seraient susceptibles de se trouver dans la décharge.

Là pour rester

Au centre-ville de Winnipeg, une tente, quelques chaises autour du foyer, des panneaux et un impressionnant amas de provisions. Le camp est là pour rester. « Nous avons l’intention de rester jusqu’à ce que le dépotoir Prairie Green soit fouillé, » lance fermement Jorden Myran.

Jorden Myran souligne que depuis, il n’y a eu aucun dialogue ou négociation entre la Province et les manifestants.

Le camp, baptisé Marcedes, a été érigé ce mardi 18 juillet. 
Photo : Raphaël Boutroy
Le camp, baptisé Marcedes, a été érigé ce mardi 18 juillet. Photo : Raphaël Boutroy

Un emplacement symbolique

Bien entendu, l’emplacement de ce nouveau camp n’a pas été choisi par hasard, « c’est une affaire qui concerne directement les droits de la personne. Il faut que les gens se réveillent et prennent conscience de ce qu’il se passe. Nous avons besoin que tout le monde se lève avec nous pour que l’on puisse ramener nos femmes chez elles. » 

Depuis son installation mardi soir, comme le souhaitaient les manifestants, le camp à attirer l’attention et le soutien de « nombreux » passants. Sur place, trois membres du syndicat Unifor sont venus à la rencontre des manifestants présents ce mercredi 19 juillet pour leur apporter leur soutien.

Gina Smoke est en charge des relations autochtones pour Unifor. 
Photo : Raphaël Boutroy
Gina Smoke est en charge des relations autochtones pour Unifor. (photo : Raphaël Boutroy)

Parmi eux, Gina Smoke en charge des relations autochtones pour Unifor. « Ils risquent de camper ici pendant un moment, alors nous voulons être sûrs de leur apporter ce dont ils ont besoin. » Lundi, le Musée canadien pour les droits de la personne avait lui aussi exprimé son soutien envers le camp et ses leaders.