Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté
Pour la première année, Destination Manitoba se rendra en Côte d’Ivoire afin de rencontrer des personnes qui seraient intéressées pour immigrer au Manitoba. Si la Côte d’Ivoire a été sélectionnée, ce n’est pas un hasard comme le souligne, Madeleine Arbez, directrice générale du CDEM. « La Côte d’Ivoire est le premier pays de notre stratégie d’immigration économique francophone ciblée. Dans cette stratégie nous voulons insister sur le bilinguisme français/anglais. En effet, la Côte d’Ivoire a l’anglais comme cours obligatoire dès la 7e année et étant la deuxième économie la plus forte de l’Afrique de l’Ouest, le pays attire une des plus grandes diversités de nationalités de ressortissants des autres pays de l’Afrique de l’Ouest où l’anglais est présent.
« Avant, nous mettions beaucoup l’emphase sur le français, sauf qu’il faut reconnaître que pour les candidats qui ne maîtrisent pas l’anglais, il y a une période d’ajustement.
« Cette période retarde l’intégration du nouvel arrivant dans la communauté manitobaine. Ce qui peut évidemment avoir un impact sur sa satisfaction de l’expérience d’immigration. Cependant, le français reste la priorité pour nous bien que l’anglais soit critique pour l’intégration au Manitoba. »
Depuis déjà plusieurs semaines, des agents chargés de l’immigration au CDEM et d’autres en Côte d’Ivoire s’attèlent à faire le tri dans les candidatures. En effet, le CDEM cherche des candidats qui pourraient également répondre à la pénurie de main d’œuvre dans la province. « Il y a beaucoup de personnes qui veulent immigrer au Manitoba pour trouver un nouvel emploi. De notre côté, nous nous assurons que les qualifications rencontrent les besoins, pareil au niveau de la langue. Nous voulons une immigration gagnante-gagnante pour tout le monde.
« Pour ce faire, nous nous basons sur la liste des professions en demande au Manitoba (1). »
Le rural
Outre la lentille du bilinguisme, le CDEM souhaite également mettre l’accent sur l’immigration au rural, un angle parfois oublié comme l’explique Madeleine Arbez. « Notre programme d’immigration fonctionne très bien à Winnipeg. Chaque année, plusieurs immigrants s’installent en ville. Cependant, au rural il y a un grand besoin. D’ailleurs, l’Association des municipalités bilingues du Manitoba a établi une stratégie de soutien à l’immigration économique.
« Nous allons donc voir le genre de candidats qui seront là et voir si certains ont des qualifications pour des emplois spécifiques au rural. Nous veillons aussi à ce que les aptitudes des candidats soient transférables au Manitoba. Et si les équivalences pour des métiers hautement réglementés sont difficiles à obtenir, alors les candidats doivent être avertis qu’ils ne pourront certainement pas exercer leur métier. »
D’après la liste des professions en demande au rural, les besoins se trouvent spécifiquement au niveau des aides-soignants, préposés aux bénéficiaires et aides-infirmiers et dans l’industrie de la boucherie.
Projet pilote
La Côte d’Ivoire fait donc partie des trois pays tests choisis pour appliquer ces nouvelles lentilles. Destination Manitoba se rendra également au Cameroun et au Maroc. « Si nous avons ciblé particulièrement ces trois pays c’est parce qu’ils partagent des similarités avec le Canada. Je pense notamment à l’éducation dans certains programmes universitaires.
« La capacité de trouver sa place sur le marché du travail peut donc être simplifiée grâce à ces ressemblances. En discutant aussi on peut voir si les candidats pourraient s’orienter au rural et s’ils vont s’intégrer correctement. »
En trois jours, le CDEM et ses agents vont rencontrer près de 2 000 personnes bien que plus de 3 000 personnes se sont inscrites pour les rencontrer. « Nous allons pouvoir répondre aux différentes questions des personnes sur place. Grâce à ce pays test et à ces différentes lentilles, nous allons voir si l’intégration des nouveaux arrivants sera meilleure au Manitoba.
(1) Le CDEM s’est basé sur la liste disponible sur le site du gouvernement du Manitoba.