Plusieurs buissons d’airelles rouges ont élu domicile dans le petit jardin, aussi appelé Kitchen garden, situé aux abords de la grande tour vitrée qui trône dans le parc Assiniboine. Depuis plus de quinze ans, le docteur Chris Siow, scientifique de l’alimentation au centre de recherche Albrechtsen à l’hôpital de Saint-Boniface, étudie cette espèce de baie sauvage. Lors de la présentation à la presse organisée ce mardi 22 août, il en a vanté les mérites.
« Comparées à la canneberge et les myrtilles, les airelles rouges contiennent trois fois plus d’antioxydants, a-t-il déclaré. » Pour rappel, les agents antioxydants permettent de protéger les cellules du corps contre certaines molécules nocives aussi appelées « radicaux libres. » Le corps humain en produit naturellement, mais certains facteurs extérieurs peuvent contribuer à la production de radicaux libres. Par exemple le stress, les U.V ou encore, comme le précise le docteur Chris Siow : « Les régimes riches en matières grasses. » Les airelles rouges ont donc une valeur nutritionnelle intéressante. « Elles peuvent servir de complément alimentaire dans certains régimes riches en matières grasses et peuvent aider à la santé et au bon fonctionnement des reins. »
Une baie méconnue
L’airelle rouge est une espèce endémique du nord du Canada, elle y pousse un peu partout à l’état sauvage. En Colombie-Britannique, dans le nord du Manitoba, en Saskatchewan et du côté Atlantique aussi. Pourtant, et c’est là le but de ce partenariat, elle est très peu connue des Canadiens et n’est pas cultivée à des fins commerciales.
Pour Gerald Dieleman, directeur principal de l’horticulture au conservatoire du parc Assiniboine, l’occasion était immanquable. « Notre objectif est de présenter le travail des chercheurs, mais aussi de créer des connexions entre les gens et les plantes. Ces baies ne sont pas assez connues. Nous avons donc souhaité les faire découvrir aux visiteurs. »
Les principaux producteurs d’airelles rouges se trouvent aujourd’hui sur le continent européen. En Scandinavie plus précisément, ces baies font partie intégrante du paysage culinaire. En raison de son climat, le Canada aussi est en mesure de produire à grande échelle et commercialiser les airelles rouges.
Une espèce hybride
De concert avec le docteur Chris Siow, le docteur Oscar Molina, du centre de recherche et de développement d’agriculture et agroalimentaire du Canada (AAFC) de Morden travaille à la création d’une variété d’airelles rouge qui est un croisement des espèces canadienne et européenne. En mélangeant la richesse nutritionnelle de la baie canadienne et la robustesse de l’européenne. L’objectif est de créer une variété hybride capable d’être cultivée plus au sud du pays, rendant ainsi possible sa production commerciale. « Nous sommes sur la bonne voie, mais il reste encore beaucoup à apprendre sur la pousse de cette plante. »
Un peu plus petite qu’une myrtille, l’airelle rouge pétille en bouche. Elle a un goût à la fois doux et amer, presque acide comme un bonbon. À des fins purement journalistiques, La Liberté en a goûté une dizaine afin de s’assurer qu’elles avaient toutes le même goût. C’était bien sûr le cas.