Avec des informations d’Ophélie Doireau et Jonathan Semah.
Une quarantaine de personnes se sont réunies au CCFM pour l’AGA du Festival du Voyageur. Le président du CA en poste depuis un an, Eric Plamondon, a ouvert l’assemblée avec un mot de bienvenue et en a profité pour saluer Robert Loiselle, fraîchement élu député de Saint-Boniface et présent ce soir-là.
Finalement, c’est Natalie Thiesen, présidente-sortante, qui a présidé l’assemblée.
L’ordre du jour était somme toute assez classique : l’adoption du procès-verbal de l’AGA 2021-2022, le rapport d’activités 2022-2023 aux membres, etc. Mais une demande d’ajout a été formulée par l’un des membres de l’assemblée : une mise à jour sur le Fort Gibraltar.
C’est Eric Plamondon qui a donc pris la parole à ce propos. Cependant, il a, dès le départ, informé l’audience que les informations qu’il était en mesure de partager seraient limitées en raison du fait que le Festival et la Ville de Winnipeg paraîtront devant la Cour dans le cadre de cette affaire.
Quid du Fort Gibraltar?
Pour rappel, le 31 mai 2023, lors de la visite d’un groupe d’écoliers de l’école St. John’s Ravenscourt, l’une des passerelles en bois s’était écroulée, entraînant dans sa chute 16 jeunes et un adulte, tous blessés à des degrés différents. Dans le courant du mois d’août, les parents de l’un des enfants ont porté plainte contre le Festival du Voyageur ainsi que la Ville de Winnipeg (propriétaire du terrain sur lequel le fort est bâti). L’enfant, des suites de sa chute d’environ six mètres, avait dû subir plusieurs interventions chirurgicales et serait à risque de rester à vie avec de graves séquelles physiques.
Le président du CA a rappelé que la sécurité sur le site est la priorité de l’organisme, et a précisé qu’au vu des informations que le Festival possède, la solution envisagée est de démonter les palissades autour du Fort Gibraltar.
« Il ne faut plus qu’il y ait le moindre doute sur la sécurité du site, déclare Eric Plamondon, et l’on sait que déconstruire les palissades nous permettra d’être confiants. Je ne peux pas donner d’échéancier précis pour le début des travaux, mais si nous avons décidé de donner cette information, c’est que l’on est optimiste que le site sera sécuritaire d’ici le mois de février. C’est très envisageable que le Festival se déroule là-bas. » Sans préciser quelles étaient les autres options envisagées, Eric Plamondon précise que « nous ne mettons pas tous nos oeufs dans le même panier ».
Interrogation logistique
Pour ce qui est de savoir combien coûteraient les travaux et à qui incomberait-il de les payer, le président du Festival n’était pas libre de nous apporter une réponse en raison du litige.
Sans ses quatre palissades, ce c’est donc un fort quasi-nu qui pourrait accueillir les quelque 70 000 festivaliers, et cela pose de nouvelles questions quant à la protection du patrimoine. Mais le Festival se penche déjà sur la question. Les murs ont justement étaient érigés pour protéger les atouts à l’intérieur du Fort. Si l’on enlève les palissades, il faudra mettre d’autres choses en place pour protéger ces atouts, c’est certain. » Pendant l’assemblée, la mise en place de barrières de sécurité a notamment été mentionnée.
Ce qui est ressorti de cette assemblée annuelle, c’est que le site du parc Whittier et du Fort Gibraltar va être amené à changer. C’est pourquoi, en 2024, une consultation communautaire est envisagée dans le processus de réaménagement.
« C’est un site d’importance pour la communauté. On veut en comprendre le potentiel et définir comment on peut en tirer parti. C’est une structure coloniale qui peut servir à l’apprentissage dans le processus de Vérité et Réconciliation. On a besoin de la communauté pour conceptualiser un site qui répond aux besoins du Festival du Voyageur et de notre histoire », a déclaré Eric Plamondon.
Côté finances
Les états financiers du Festival du Voyageur pour l’exercice terminé le 30 avril 2023 accusent une perte d’environ 280 000 $.
Le contrecoup de deux ans de pandémie et d’investissements, notamment dans le chauffage au gaz naturel plutôt qu’au propane. Mais aussi de l’inflation, qui se fait ressentir dans la location d’équipement, l’hébergement et le transport des artistes et invité.es, ainsi que les assurances. De nouvelles dépenses qui se sont manifestées après la pandémie, et donc après la fin des subventions du gouvernement.
Par rapport à 2022, une nouvelle entrée dans les charges : « Autres productions », qui représente 351 029 $. « C’est un chiffre significatif qui englobe beaucoup de nouveaux évènements, comme le concert de Sam Roberts, le concert d’été », explique Eric Plamondon.
À noter aussi que depuis le mois d’avril 2023, le Festival du Voyageur a changé ses statuts et est devenu un organisme de bienfaisance. À l’heure actuelle, l’organisme n’a toujours pas reçu de dons, selon le président du CA.
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