Par Mathiew LEISER, avec Juliette COLLEN et Pierre CELERIER à Paris

“Toute ma famille se joint à moi dans la douleur de devoir vous annoncer que notre cher père est parti rejoindre les étoiles”, a écrit son fils, Benoit Reeves, sur Facebook.

Mort à Paris, Hubert Reeves fut un conteur magistral de l’histoire de l’Univers, la passion de sa vie, mais aussi l’un des plus ardents défenseurs de la planète bleue.

“Le Québec perd aujourd’hui un vulgarisateur hors pair, un astrophysicien de renom. Hubert Reeves a su trouver les mots pour nous faire comprendre l’humanité et l’infini. Il repart aujourd’hui comme il est venu, en poussière d’étoiles”, a commenté François Legault, Premier ministre du Québec.

Né à Montréal le 13 juillet 1932, le scientifique aux allures de druide gaulois avait l’art de rendre intelligibles les phénomènes physiques les plus complexes, “à tous ceux que le monde émerveillait”, comme lui.

Passé par la Nasa dans les années 1960, il poursuit un carrière d’enseignant en Belgique avant de se rendre en France où il se fixera comme directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et conseiller au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

– Inspirateur de vocations –

Grand conteur, il décide d’écrire un livre –“Patience dans l’azur” (1981)– pour raconter l’histoire de l’univers, dont le succès est au-delà de toute attente. Hubert Reeves commence alors une seconde carrière, de vulgarisateur scientifique.

“Certains livres ont une puissance destinale: la lecture à 17 ans de “Patience dans l’Azur” a changé le cours de mon existence”, a réagi Etienne Klein, astrophysicien et philosophe des sciences, sur X (anciennement Twitter).

Parmi ses très nombreux livres, il publie “Poussières d’étoiles” en 1984 puis “L’heure de s’enivrer” en 1986, “La mer expliquée à nos petits-enfants” (2015), ou encore “La fureur de vivre” (2020).

“Avec lui, la science la plus rationnelle et la plus réaliste pouvait nous faire rêver et nous faire dépasser des limites”, a pour sa part commenté à l’AFP l’astrophysicien David Elbaz, directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique.

“Hubert savait rendre les choses simples, il savait faire rêver les gens, il avait cette fibre artistique, ce côté poète avec ce petit accent québécois. Il a réussi à semer des graines qui font rêver les gens”, a déclaré à l’AFP Eric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur-UCA.

“Il a aussi fait de l’excellente recherche dans ses plus jeunes années, c’était un des pionniers sur la formation des atomes après le Big bang”, a poursuivi le chercheur, qui s’est découvert sa vocation en lisant un des ouvrages de Hubert Reeves.

“Il inspiré toute une génération d’êtres humains et d’astronomes professionnels”, a ajouté M. Lagadec.

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